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Mathilda resta un instant interdite dans la cuisine, son jeu de clés à la main. Elle entendit ensuite la porte d’entrée se fermer et écouta le silence qui l’entourait alors, un silence à peine troublé par le bruit de la circulation. Elle souffla et but instinctivement une gorgée de café, qu’elle recracha immédiatement. Ce breuvage était tout simplement infecte!

La cuisine

Elle regarda alors autour d’elle, observant la cuisine qui allait être la sienne ces prochains mois. Elle n’était pas une grande cuisinière mais elle appréciait de temps à autre se mettre derrière les fourneaux. Je me demande quel équipement Ricardo peut bien avoir, pensa la jeune femme, perplexe… Curieuse, elle ouvrit donc un premier placard: une poubelle.

C’est pas comme chez nous!

C’est marrant, chez elle, en Suisse, les poubelles sont toujours sous l’évier. Question pratique… Pas ici de toute évidence. Elle regarda alors là où, logiquement, aurait dû se trouver ladite poubelle. Un amoncellement de casseroles et de poêles était entreposé à cet endroit. La journaliste continua alors son investigation, ouvrant tous les placards et tous les tiroirs, méthodiquement. Moins de dix minutes plus tard, elle pouvait enfin affirmer que la cuisine était plutôt bien équipée! Impressionnant, se dit-elle.

Le salon

Après avoir fouillé la cuisine de fond en comble, Mathilda regarda l’heure. 10h12.

L’heure de partir au travail et de rencontrer ses nouveaux collègues! Elle se dirigea donc d’un pas décidé en direction de sa chambre, mais s’arrêta net dans le salon. Cette pièce était remplie de placards et d’étagères. Elle hésita un instant. Elle regarda autour d’elle, puis se dit: bah, le salon, c’est la partie commune! C’est pas comme si c’était privé. Allez, je jette juste un petit coup d’œil rapide…

Bibelots, pinceaux et compagnie

La fouille du salon ne s’avéra pas autrement palpitante. Il y avait des bibelots poussiéreux, quelques jeux de société en piteux état, un livre et un dvd. Mathilda trouva également un vieux pinceau tout séché, un tube de peinture antédiluvien, des feuilles de papiers gribouillées et des câbles électriques.

Si la genevoise n’avait certes pas fait la découverte du siècle, elle trouva malgré tout les objets éminemment rassurants! Ricardo ne semblait pas avoir la panoplie du parfait tueur en série.

No hay nadie?

Bon, allez, on arrête les conneries! C’est parti pour le boulot!, mais Mathilda elle-même n’y croyait pas une seconde. Maintenant qu’elle avait commencé à fouiller l’appartement, elle n’avait plus envie de s’arrêter! Une fière curieuse s’était emparée d’elle et elle voulait découvrir tous les secrets de Ricardo et de ses colocataires. Elle avança dans le couloir qui menait aux chambres et osa un: hay alguien? Hola? Elle voulait ainsi s’assurer que personne ne se cachait par ici. Pas de réponse… L’appartement était bel et bien vide.

Première chambre

Lentement, en silence, Mathilda ouvrit une première chambre. C’était celle d’une jeune femme à en croire les sous-vêtements disséminés dans toute la pièce.

La chambre était dans un état lamentable, bordélique à souhait! Mais d’un joyeux bordel qui laissait présager un personnage sympathique. Pour autant, il ne donna pas envie à Mathilda de poursuivre ses fouilles par ici.

Deuxième chambre

Après avoir consciencieusement refermé la porte de la première chambre, Mathilda se dirigea vers la deuxième. Comme pour la première, elle essaya de l’ouvrir le plus doucement possible. Elle appuya sur la poignée, poussa la porte mais… rien ne bougea. La chambre était fermée à clé. La jeune femme était déçue… Et intriguée!

Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher dans cette pièce? Pas grave, elle avait encore la chambre de Ricardo à visiter!

Dans l’antre de l’homme

Mathilda entra enfin dans la chambre de son propriétaire. Les stores étaient abaissés si bien qu’il y régnait une obscurité mystérieuse. Presque effrayante. Il y avait des tableaux disposés par-ci, par-là, parterre, contre les murs, derrière la porte. Mathilda avança un petit peu plus loin dans la chambre. Le parfum de Ricardo flottait encore dans l’air. Elle s’approcha d’un tiroir qu’elle ouvrit discrètement. Enfin, discrètement… Le tiroir coinçait et Mathilda dû tirer de toutes ses forces pour parvenir à le faire coulisser. A tel point qu’il finit par s’ouvrir d’un coup, la culbutant sur ses fesses et éjectant le contenu du tiroir partout autour d’elle.

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Quels étaient les objets présents dans le tiroir?
  • Du matériel de peinture. 71%, 15 votes
    15 votes 71%
    15 votes - 71% de tous les votes
  • Des jeux pour adultes... 29%, 6 votes
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    6 votes - 29% de tous les votes
Nombre de votes: 21
avril 5, 2019 - avril 8, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji Notre Ricardo à nous

Comme je vous l’expliquai au tout début de cette aventure, je m’inspire de notre réalité colombienne pour écrire l’histoire de Mathilda. Certains détails sont le reflet direct de notre vie. Le personnage de Ricardo ne fait pas exception. Laissez-moi donc vous présenter notre Ricardo à nous!

Putain la bûche!

Voilà en clair ce que je me suis dit la première fois que je me suis retrouvée nez à nez avec lui. Je vous décris la scène. Depuis le début… Je suis dans ma cuisine (la même que celle de Mathilda) et je recherche désespérément les poêles. Je cherche, je fouille, j’ouvre tous les placards… sauf ceux situés sous l’évier évidemment… Je n’y trouverai qu’une poubelle, n’est-ce pas?

J’envoie un message à mon mari lui expliquant que je ne trouve pas mon bonheur et que je vais aller au petit magasin du coin pour nous équiper correctement.

Un petit message et puis voilà!

Prévenant (et étonné), mon mari envoie  à son tour un message à Ricardo, lui expliquant mon problème. Ni une, ni deux, Ricardo, grand seigneur, débarque chez moi. On sonne, je regarde par le judas et devine un colosse derrière la porte. Je réfléchis deux secondes… Ouvrir à un inconnu ou non? En théorie, si la dame (Elisa) qui surveille notre allée la laissé rentrer, c’est que c’est safe… Oui, mais c’est un monstre! Bon… Qui vivra verra, j’ouvre!

Un monstre vêtu de chaussettes à pinces de crabes

Hola Estefania, soy Ricardo. Sa voix est grave et posée et sa petite moustache travaillée frétille lorsqu’il parle alors qu’il me fixe de ses grands yeux verts. Wahou! C’est une bûche, oui, mais une belle bûche. Il me colle une bise sur la joue (eh ouais!), rentre dans l’appart et retire sa veste. Mes yeux se posent alors sur un magnifique pull en laine, arborant des petites écrevisses joueuses.

Je pense immédiatement au pull de Marc Darcy, dans Le journal de Bridget Jones! Je me retiens pourtant de pouffer et garde mon sérieux. Constatant enfin que je suis en pantoufles, Ricardo, respectueux, décide de retirer ses chaussures. Grand mal lui en a pris! Je découvre de belles chaussettes rouges aux petits dessins de pinces de crabes, magnifiquement assorties à son pull… Ricardo m’a achevée!

PS

Vous l’aurez compris… Les poêles étaient sous l’évier! Ricardo, ses crabes et ses écrevisses sont rentrés dans la pièce et ont immédiatement ouvert le bon placard. La honte… Mais rien que pour l’histoire des écrevisses, je ne regrette pas de l’avoir fait se déplacer pour rien!

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