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Aujourd’hui, je devrais vous parler de Mathilda. Mais je ne vais pas le faire, car il me tient à cœur d’aborder la crise vénézuélienne. Une catastrophe humanitaire dont nous sommes les impuissants témoins.

Combien de familles voyons-nous dans la rue, mendiant pour quelques pièces? Combien de jeunes hommes cherchent à gagner quelques sous à envoyer à leurs proches, restés au pays? Combien de femmes tombent dans les milieux de la prostitution… Nous les regardons, attristés, nous essayons de les aider… Mais… Ils sont 300’000, rien qu’à Bogota…

Sur cette photo, que j’ai prise à Santa Marta, vous découvrez des portes-monnaies, des sacs et autres objets fabriqués à l’aide de billets de banque vénézuéliens…

La monnaie locale ne valant plus rien… Absolument plus rien…

Retour sur une catastrophe annoncée…

J’ai souvent mentionné la crise vénézuélienne dans mes blog posts, sans véritablement prendre le temps de vous détailler ce qui se passe par ici et l’ampleur de la catastrophe humanitaire que vit ce peuple. Afin de vous permettre de comprendre les raisons de notre expatriation, laissez-moi revenir sur un désastre politique et humain.

Je vous parlerai des conséquences néfastes sur la Colombie dans un prochain billet…

Les noms clefs

La figure emblématique de la crise vénézuélienne, celui par qui tout a commencé est Nicolàs Maduro. Actuel président du Venezuela, et successeur de Hugo Chavez, éminemment proche du régime castriste.

Figure de la contestation, Juan Guaido est le chef du Parlement qui s’est auto-proclamé chef de l’Etat par intérim. Ce dernier est reconnu par de nombreux chefs d’état étrangers.

La crise d’un point de vue politique

Evidemment, il est difficile de résumer une crise qui dure depuis déjà de nombreuses années. Mais voilà ce que je peux vous dire. D’un côté, nous avons Maduro, l’armée et le Tribunal Suprême de Justice. De l’autre le peuple et le Parlement (dont Juan Guiado) qui essaient de destituer le président.

Rapidement, le Venezuela est au bord de l’effondrement alors que de nombreuses manifestations sont organisées. Des manifestations rapidement réprimées dans le sang…

Face à la corruption, l’opposition refuse de participer aux dernières élections présidentielles. Si bien que Maduro est réélu à la tête du pays en mai 2018. En janvier 2019, Juan Guiado s’auto-proclame président par intérim et est rapidement reconnu par de nombreux dirigeants étrangers. Le pays est divisé en deux clans, irréconciliables.

Deux blocs s’affrontent alors:

(Source: france culture)

La crise d’un point de vue économique

Une hyperinflation croissante mine le pays. «Selon le Fonds Monétaire International (FMI), elle a atteint 1.350.000% en 2018. (…) Fin juin, un professeur d’université faisait sensation sur Twitter en racontant qu’il lui fallait quatre mois de salaire pour réparer les semelles de ses vieilles chaussures.» (Le figaro)

En 2019, le FMI table sur une hyperinflation de 10’000’000%…

Le peuple vénézuélien est donc dans l’incapacité d’acheter les produits de première nécessité, quand ils ne sont tout simplement plus disponibles dans le pays. Les médicaments et les aliments se font de plus en plus rares. Au point que certaines maladies « oubliées » réapparaissent.

La crise d’un point de vue humanitaire

Alors que le peuple vénézuélien est exsangue et que les magasins sont vides, Maduro décide de fermer les frontières, rendant tout ravitaillement à l’étranger, et notamment en Colombie, difficile.

En outre, il refuse catégoriquement l’entrée sur son territoire de convois humanitaires, apportant vivres et médicaments pour les plus vulnérables.

Le problème du pétrole

Le Venezuela a la plus grande réserve de pétrole au monde. 90 % de son économie dépend de l’or noir. Malheureusement, les infrastructures permettant de l’extraire sont vieillissantes. Conséquence : le Venezuela doit faire raffiner son pétrole aux Etats-Unis. Depuis 2014, les prix du pétrole vénézuélien chutent.

L’exode

Aujourd’hui, plus de 3 millions de vénézuéliens vivent à l’étranger selon l’ONU, dont 1.2 millions en Colombie.

Vous l’aurez donc compris… La crise vénézuélienne, dont la presse européenne ne semble pas beaucoup se faire l’écho, est un véritable désastre humanitaire qui affecte des millions de personnes. Pour ne pas dire toute l’Amérique latine… Et malheureusement, aujourd’hui, aucun dénouement heureux ne semble se profiler, le spectre de la guerre planant sur la région.

2 Commentaires

  1. Fontana

    Très bien de nous apporter cet éclairage très intéressant

    Réponse
  2. V*

    Merci d’en parler!

    Réponse

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