Faire un choix

Faire un choix

Bonjour à tous! Aujourd’hui, je vais vous annoncer une mauvaise nouvelle… J’ai dû faire un choix qui implique la mort d’un de mes personnages. Comme je vous l’ai expliqué la semaine passée, j’ai beaucoup de projets en cours. Et, aujourd’hui, il m’apparaît évident qu’il y en a un de trop! Je n’ai tout simplement pas le temps de mener de front trois projets littéraires d’envergure. Plus mon blog personnel.

Vivre avec mes personnages

Lorsque j’écris un livre, je m’attache fortement à mes personnages. Ils font partie de mon quotidien. Je pense à eux au réveil, je réfléchis à leur histoire la journée et finis par travailler mentalement mon texte quand je vais me coucher. Mes pensées sont donc «parasitées» par leur vie de papier. Petit-à-petit, deux de mes personnages ont pris une place prépondérante dans mon esprit, ne laissant plus beaucoup d’espace au troisième. Au point qu’il me devenait difficile de continuer son histoire…

Réseaux-sociaux : 0, ma vie : 1

Outre cette réalité, je dois ici vous faire un aveu. Je n’aime pas les réseaux sociaux. La pression qui découle de chaque publication est, en ce qui me concerne, contre-productive. A l’heure actuelle, les algorithmes d’Instagram ou de Facebook choisissent littéralement les publications que vous voyez, ou non. Maintenir une audience, et la faire évoluer, est un travail en soit. Passionnant, certes, mais chronophage. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il existe maintenant des community-managers.

Et il se trouve que je n’ai pas envie de passer des heures sur les réseaux-sociaux, après avoir passé des heures à écrire sur mon ordinateur. Une fois ce dernier fermé, j’ai envie de profiter de mes enfants, de mon mari et de mes amis, sans me sentir dépendante de mes résultats, de mes likes et de mes vues. La vraie vie quoi!

Bye-bye Mathilda

Vous l’aurez compris. J’ai pris la décision de tuer Mathilda, alors même qu’elle prenait son envol à Bogota. Trop de contraintes liées au réseaux sociaux, trop d’interférences de mes autres personnages. Je m’excuse donc au près de vous, chers lecteurs, d’interrompre ainsi l’histoire que vous lisiez…

Et le blog ?

Je vous rassure cependant, je vais continuer de vous donner de mes nouvelles! Je continuerai de vous faire rêver, ou pas, de la Colombie. Les aventures de Stef continuent, seules celles de Mathilda s’arrêtent.

Un mal pour un bien

Je vous garantis cependant que c’est un mal pour un bien. Les deux projets sur lesquels je travaille activement s’annoncent plutôt prometteurs. J’ai d’ailleurs fait une première lecture à mon mari, pas plus tard que samedi passé, et il a beaucoup aimé! J’ai certes encore beaucoup de travail, mais je crois en mes projets et en mes thématiques.

Et vous savez quoi ? Si tout se passe comme prévu, je devrais même pouvoir vous proposer une petite nouveauté… Mais c’est encore un secret…

Thématique ?

Allez, je vous donne un petit indice… Vous souvenez-vous de cette terrible mauvaise critique qu’une blogueuse a émise sur Lila ? La raison de son désamour était simple: je parle trop de cul…

Les personnes qui me connaissent et qui connaissent mon esprit de contradiction ne seront donc pas étonnées de savoir qu’un de mes projets littéraires a pour thématique… le cul! Rien de pornographique, rien de salace. Mais un sujet constant. Et, je l’espère, quelques tournures bien senties qui vous feront sourire.

Restez connectés donc et bonne fin de semaine à vous.

Mathilda craque pour la Chiva

Mathilda craque pour la Chiva

Mathilda fut étonnée de la quantité de produits présents dans les supermarchés. Certes, il n’y avait pas de Gruyère ni de double crème, mais elle parvint cependant facilement à trouver son bonheur. De quoi grignoter et de quoi boire quelques coups…

Au boulot!

Elle rentra donc à son appartement, motivée et prête à se plonger dans la crise vénézuélienne. Bien que sa cheffe, Monika, lui ait indiqué qu’elle pouvait commencer ses investigations le lendemain, elle était trop impatiente de comprendre les tenants et aboutissants d’une crise qui, en réalité, ne retrouvait pas beaucoup d’échos en Suisse. Les journaux en parlaient peu, ou pas… Si bien qu’elle avait certainement un grand retard à rattraper.

Pas si vite ma cocotte

La Genevoise, bien loin de s’imaginer ce qui l’attendait, rangea consciencieusement ses courses dans le frigo et se dirigea vers sa chambre. C’est à ce moment précis que sa soirée bascula, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer dans sa chambre.

  • Hey, tu fais quoi ce soir Math’?, lui demanda Chen.
  • Ben… Je vais bosser un peu pour préparer ma première journée… Pourquoi?
  • Moi je sors. Avec quelques potes du boulot. Tu veux venir?
  • Non… C’est gentil, mais je dois vraiment bosser…
  • Tu sais, une expatriation réussie repose principalement sur la capacité dudit expat à se faire des amis. Je dis ça, je dis rien…

Mathilda réfléchit quelques secondes…

En piste!

  • Ok… J’accèpte de sortir un moment. Mais pas trop longtemps, ok?
  • Ca roule. Prends ta veste, on y va.
  • On va où?
  • Boire et verre, puis Chiva, ma cocotte.
  • Chiva?

Mais la question de Mathilda resta sans réponse.

Le bar du coin

Chen eut la gentillesse et la prévenance de présenter Mathilda à tous ses amis. Des amis qui avaient, pour la plupart, le même petit grain de folie que sa colocataire. Elle ne doutait pas qu’elle allait passer une bonne soirée ! Mais non, se dit-elle, reste concentrée. Je bois deux verres et je rentre.

Ils avaient jeté leur dévolu sur un petit bar du coin, repaire de tous les Colombiens du quartier. La bière y était bonne et bon marché et la musique Salsa résonnait dans toute la rue. De quoi réjouir Mathilda et ses velléités de découverte!

Un dernier verre…

  • Allez, c’est l’heure d’y aller, indiqua Chen à la Suissesse.
  • Allez où?
  • Faire la Chiva!
  • Mais c’est quoi une Chiva?
  • C’est ça, une Chiva, lui dit-elle en lui indiquant un bus ultra coloré, parqué à quelques dizaines de mètre.
  • Un bus?
  • Oui, un bar-bus si tu veux. Allez viens, on boit un verre, on danse et tu rentres, ok?

Mathilda sembla hésiter une nouvelle fois.

Elle était terriblement intriguée par la Chiva… Mais n’était pas sûre que ce soit une bonne idée de se laisser tenter… Oh, et puis flûte ! se dit-elle alors qu’elle suivit Chen!

Sondage

Mathilda suit donc son amie dans le bus...
  • elle adore la Chiva et passe un bon moment... 75%, 3 votes
    3 votes 75%
    3 votes - 75% de tous les votes
  • Elle déteste ça et n’a qu’une envie, descendre! 25%, 1 vote
    1 vote 25%
    1 vote - 25% de tous les votes
Nombre de votes: 4
mai 21, 2019 - mai 24, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji Ca bosse vraiment dur ici!

A la différence de Mathilda qui n’a pas encore commencé à travailler, Cédric bosse dur. Comme vous pouvez l’imaginer, si vous avez lu mon billet relatif à la crise vénézuélienne, les besoins en termes d’aide humanitaire sont importants. Nous ne comptons plus le nombre de fois où il s’est rendu à la frontière avec le Venezuela pour rencontrer les réfugiés. Un travail compliqué dans un pays qui n’a pas l’habitude d’accueillir des migrants. Il n’y a pas si longtemps, c’était les Colombiens qui fuyaient leur pays… 

Ces photos ont été prises à Cucuta, par Cédric, lors de son dernier voyage dans cette ville. Vous y découvrez les migrants qui s’apprêtent à passer la frontière…

Et moi, j’écris!

Hormis ce blog, auquel je dois vous l’avouer, je ne consacre pas la plus grande partie de mon temps, je me suis lancée dans plusieurs projets littéraires.

  • Une photographe m’a demandé de participer à un projet de texte accompagnant une photo. J’espère prochainement pouvoir partager avec vous ce travail.
  • J’écris un recueil de textes sur un sujet qui me tient à coeur. Je ne vous en dis pas plus mais… J’ai bientôt fini!
  • J’écris un nouveau roman.

Beaucoup de temps passé derrière mon ordinateur mais un plaisir incroyable. Je croise les doigts pour que tous ces projets plaisent!

A très vite! Y un abrazo.

La crise vénézuélienne

La crise vénézuélienne

Aujourd’hui, je devrais vous parler de Mathilda. Mais je ne vais pas le faire, car il me tient à cœur d’aborder la crise vénézuélienne. Une catastrophe humanitaire dont nous sommes les impuissants témoins.

Combien de familles voyons-nous dans la rue, mendiant pour quelques pièces? Combien de jeunes hommes cherchent à gagner quelques sous à envoyer à leurs proches, restés au pays? Combien de femmes tombent dans les milieux de la prostitution… Nous les regardons, attristés, nous essayons de les aider… Mais… Ils sont 300’000, rien qu’à Bogota…

Sur cette photo, que j’ai prise à Santa Marta, vous découvrez des portes-monnaies, des sacs et autres objets fabriqués à l’aide de billets de banque vénézuéliens…

La monnaie locale ne valant plus rien… Absolument plus rien…

Retour sur une catastrophe annoncée…

J’ai souvent mentionné la crise vénézuélienne dans mes blog posts, sans véritablement prendre le temps de vous détailler ce qui se passe par ici et l’ampleur de la catastrophe humanitaire que vit ce peuple. Afin de vous permettre de comprendre les raisons de notre expatriation, laissez-moi revenir sur un désastre politique et humain.

Je vous parlerai des conséquences néfastes sur la Colombie dans un prochain billet…

Les noms clefs

La figure emblématique de la crise vénézuélienne, celui par qui tout a commencé est Nicolàs Maduro. Actuel président du Venezuela, et successeur de Hugo Chavez, éminemment proche du régime castriste.

Figure de la contestation, Juan Guaido est le chef du Parlement qui s’est auto-proclamé chef de l’Etat par intérim. Ce dernier est reconnu par de nombreux chefs d’état étrangers.

La crise d’un point de vue politique

Evidemment, il est difficile de résumer une crise qui dure depuis déjà de nombreuses années. Mais voilà ce que je peux vous dire. D’un côté, nous avons Maduro, l’armée et le Tribunal Suprême de Justice. De l’autre le peuple et le Parlement (dont Juan Guiado) qui essaient de destituer le président.

Rapidement, le Venezuela est au bord de l’effondrement alors que de nombreuses manifestations sont organisées. Des manifestations rapidement réprimées dans le sang…

Face à la corruption, l’opposition refuse de participer aux dernières élections présidentielles. Si bien que Maduro est réélu à la tête du pays en mai 2018. En janvier 2019, Juan Guiado s’auto-proclame président par intérim et est rapidement reconnu par de nombreux dirigeants étrangers. Le pays est divisé en deux clans, irréconciliables.

Deux blocs s’affrontent alors:

(Source: france culture)

La crise d’un point de vue économique

Une hyperinflation croissante mine le pays. «Selon le Fonds Monétaire International (FMI), elle a atteint 1.350.000% en 2018. (…) Fin juin, un professeur d’université faisait sensation sur Twitter en racontant qu’il lui fallait quatre mois de salaire pour réparer les semelles de ses vieilles chaussures.» (Le figaro)

En 2019, le FMI table sur une hyperinflation de 10’000’000%…

Le peuple vénézuélien est donc dans l’incapacité d’acheter les produits de première nécessité, quand ils ne sont tout simplement plus disponibles dans le pays. Les médicaments et les aliments se font de plus en plus rares. Au point que certaines maladies « oubliées » réapparaissent.

La crise d’un point de vue humanitaire

Alors que le peuple vénézuélien est exsangue et que les magasins sont vides, Maduro décide de fermer les frontières, rendant tout ravitaillement à l’étranger, et notamment en Colombie, difficile.

En outre, il refuse catégoriquement l’entrée sur son territoire de convois humanitaires, apportant vivres et médicaments pour les plus vulnérables.

Le problème du pétrole

Le Venezuela a la plus grande réserve de pétrole au monde. 90 % de son économie dépend de l’or noir. Malheureusement, les infrastructures permettant de l’extraire sont vieillissantes. Conséquence : le Venezuela doit faire raffiner son pétrole aux Etats-Unis. Depuis 2014, les prix du pétrole vénézuélien chutent.

L’exode

Aujourd’hui, plus de 3 millions de vénézuéliens vivent à l’étranger selon l’ONU, dont 1.2 millions en Colombie.

Vous l’aurez donc compris… La crise vénézuélienne, dont la presse européenne ne semble pas beaucoup se faire l’écho, est un véritable désastre humanitaire qui affecte des millions de personnes. Pour ne pas dire toute l’Amérique latine… Et malheureusement, aujourd’hui, aucun dénouement heureux ne semble se profiler, le spectre de la guerre planant sur la région.

Emplettes time pour Mathilda

Emplettes time pour Mathilda

Mathilda discuta encore quelques minutes avec Chen avant de filer dans sa chambre. Quelle agréable surprise fut la sienne lorsqu’elle constata que sa valise l’y attendait! Elle se pencha en arrière et lança à sa nouvelle amie:

  • Merci pour ma valise!
  • J’y suis pour rien… Je viens d’arriver…
  • Ah? Alors ça doit être Ricardo.

Se sentir fraîche

La voyageuse put enfin se doucher et se changer! Un bonheur à peine terni par une douche presque froide. A croire que même le gaz ne parvenait pas à tiédir l’eau glacée de Bogota… Elle revêtit donc plusieurs couches, désireuse de se réchauffer et prit la décision de s’occuper du taudis qui lui tenait lieu de chambre.

La Genevoise rangea ses affaires correctement, épingla au mur les quelques photos qu’elle avait prises avec elle et rajouta une grosse couverture sur son lit. Si je veux me sentir bien dans cette ville, il faut déjà que je me sente bien dans ma chambre, se dit-elle.

Emplettes time

Quand Mathilda fut enfin satisfaite du résultat, elle sortit de sa chambre. La prochaine étape était de partir faire des courses afin de remplir l’étage du frigo qui lui était dévolu. De quoi manger ce soir, boire une bière de temps en temps et déjeuner le matin. Elle s’enquit donc du supermarché le plus proche.

  • Y a un Carulla à 400 mètres, mais c’est assez cher. Y a aussi un Olimpica de l’autre côté du parc. Sinon, tu as Rappi.
  • Rappi?

Rappi baby

  • Tu connais pas?
  • Non…
  • Rappi, c’est un entreprise de livraison à vélo… Qui livre à peu près tout.
  • Tout?
  • Yes, tes courses, ta bouffe, ton café du matin, des fleurs à ta mère, pour autant qu’elle habite en Colombie… Tu peux même leur demander d’aller chercher ton linge au pressing je crois! Tu peux tout leur demander.
  • La classe! Mais tu sais quoi, je crois que pour cette fois, je vais me rendre en personne dans les magasins afin de découvrir les produits qui me manqueront, expliqua Mathilda taquine.

Il est vraiment bizarre

Mathilda se prépara donc à sortir faire ses premières courses en Colombie. Elle enfila ses chaussures et sa veste et s’apprêtait à partir lorsqu’elle entendit derrière elle une voix gutturale, sombre. Presque sans intonation.

  • Tiene tu maleta.
  • Ah, si gracias. Muchas gracias, répondit-elle en se retournant.
  • De nada.

James resta droit à la fixer. Sons visage ne laissait filtrer aucune émotion. Il était vraiment flippant.

  • Bueno, tengo que irme, expliqua alors la Suissesse.

Elle se tourna, sentant un regard pesant écraser ses épaules, ouvrit la porte et fila rappidement à l’extérieur. Mathilda n’était pas particulièrement à l’aise de savoir cet homme partager son logement… Mais elle n’avait pas le choix.

Découverte des supermarchés

L’heure était donc venue de découvrir les supermarchés colombiens! Elle se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir y trouver, quelles étaient les habitudes de habitants de la région, quels produits étaient absents des étals.

Sondage

Mathilda a prévu de faire ses courses, de rentrer et de commencer à travailler sur la crise vénézuélienne.
  • Va-t-elle se laisser distraire? 100%, 3 votes
    3 votes 100%
    3 votes - 100% de tous les votes
  • Va-t-elle tenir son programme? 0%, 0 votes
    0 votes
    0 votes - 0% de tous les votes
Nombre de votes: 3
mai 14, 2019 - mai 19, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji De ces petites choses qui manquent

Découvrir l’assortiment des supermarchés des villes qui nous accueillent est toujours un grand moment. Nous avons tous des habitudes alimentaires qui dépendent directement de ce que les magasins mettent à notre disposition (ou de ce que les publicistes nous persuadent être essentiels, mais ceci est un autre débat). Nos repères sont totalement chamboulés alors qu’on ne connait aucune marque et que les produits dont nous avons l’habitude sont absents des étals. Oh, vénérable Gruyère, que tu nous manques!

Et que dire quand à la place des chips de l’apéro, on retrouve des paquets de chicharron! Hérésie!

On s’en sort finalement

Je dois pourtant avouer que les assortiments dans les supermarchés de Bogota sont intéressants et offrent une grande diversité de produits… Tant que vous n’êtes pas écolo! Plastique à gogo et produits de ménage ultra nocifs. L’enfer sur Terre pour moi qui essayait initialement de limiter un maximum mes déchets et de ne choisir que des produits labellisés WWF. Quand je ne faisais tout simplement pas moi-même mes produits ménager…

En vrac

Et pourtant, aussi peu enclins à se soucier de l’environnement que semblent les Colombiens, sachez que j’ai trouvé sans le moindre problème des magasins de graines, légumineuses ou fruits secs en vrac (Granel en est un)! Sans parler des petites tienda éco-friendly qui poussent à gauche à droite dans tous les quartiers de la ville.

Ou du moins, dans tous les quartiers que je peux fréquenter en tant que blanche. Je reviendrai sur ce sujet car oui, il y a de nombreux quartiers que nous ne traversons qu’en voiture, fenêtres et portes verrouillées… La Colombie reste la Colombie…

La pouilleuse du coin

Je ne résiste pas pourtant à vous avouer que je franchis, à pied, la frontière invisible qui sépare notre sympathique quartier d’un barrio moins clinquant (sans qu’il ne soit pour autant le repère de gangs…). Tout ça pour aller dans un supermarché plus grand que celui qui est à côté de chez nous. Ne vous en faites pourtant pas pour moi. J’ai un côté éminemment flemme et ne fais jamais, jamais, JAMAIS l’effort de m’apprêter pour aller faire mes courses. Cheveux en pétard, pas maquillée, vêtue d’un training à moitié troué et des baskets de mon mari (juste assez grandes pour que je puisse les enfiler sans me baisser, juste assez petites pour ne pas trébucher. Je vous l’ai dit: je suis flemme), je me fonds donc totalement dans le paysage. J’ai l’air d’une pouilleuse totale et je doute franchement qu’on veuille me chercher des noises. Peut-être même qu’un jour, on viendra me donner une pièce, qui sait?

Promesse d’amitiés pour Mathilda

Promesse d’amitiés pour Mathilda

Mathilda était donc, finalement, ravie d’être à Bogota. Malgré les difficultés premières rencontrées, tout semblait rentrer dans l’ordre. Mieux encore, elle avait maintenant la certitude qu’elle allait se sentir bien dans cette ville.

Retour sur les premières rencontres

Les premières rencontres qu’elle avait faites ces dernières heures allaient contribuer à adoucir son séjour. Ricardo, propriétaire atypique et énigmatique, Chen, colocataire délurée, Monika sa nouvelle cheffe… Autant de nouvelles têtes qui allaient, elle l’espérait, devenir de vrais amis. Elle avait hâte maintenant de découvrir le dernier colocataire de son appartement!

Faut que je me change

A ce titre, Mathilda décida qu’il était temps de quitter le bar qui avait vu sa dégustation du chicharron pour se rendre chez elle. Elle espérait y trouver Chen, Ricardo et le quatrième habitant du logement. Elle espérait également que sa valise l’y attendait…

Elle commençait à se sentir franchement sale dans ses habits. Ceux-là même qu’elle avait porté pendant le trajet, puis lors de la nuit passée alors qu’elle avait froid dans son lit, puis aujourd’hui. Beurk, se disait-elle, je dois puer!

Jazz

Mathilda rentra donc à l’appartement. Désireuse de se laver, de se reposer et de sociabiliser. Elle pénétra, quelque peu timide, dans les lieux. Une douce musique semblait s’envoler de la chambre de Ricardo, dont la porte était fermée. Du jazz… La Genevoise aimait le jazz. C’était une musique qui l’inspirait autant qu’elle la fascinait.

Bonjour ? Hola ? Hello ?

Mathilda ôta silencieusement ses chaussures, accrocha sa veste au porte-manteau et se dirigea en direction du salon. Elle sursauta alors qu’elle tomba face à face avec celui qu’elle devina être le dernier colocataire. Grand. Cadavérique. Les cheveux noirs.

  • Bonjour, lui dit-elle intimidée.
  • Euh… Hola ?
  • Euh, me llamo Mathilda. Acabo de llegar aquí…

Te biles pas

La jeune femme demeurait devant l’homme, sans oser bouger. Elle avait envie de disparaître dans le sol alors qu’il la toisait froidement du regard. Puis, enfin, il la contourna et partit s’enfermer dans sa chambre. Mathilda soupira de soulagement.

Mais sursauta une nouvelle fois alors que Chen s’adressa à elle, derrière son dos.

  • Il fout les chocottes, hein?
  • Oh putain… C’est qui ce gars?
  • C’est James…
  • Ouais, ben pas commode le James. Il vit ici?
  • Figure-toi que c’est le meilleur ami de Ricardo.
  • T’es pas sérieuse?
  • Bha si… Je pense que c’est son mutisme qui le séduit, répondit Chen en rigolant.
  • Il parle pas?
  • En tous cas, à moi, il ne m’a jamais adressé la parole.
  • Et ça fait combien de temps que tu es là?
  • Six mois…
  • Wahou… Ca promet.
  • Ignore-le…

Sondage

Est-ce que la valise de Mathilda l'attend à l'appartement?
  • Oui, elle va pouvoir se changer? 71%, 12 votes
    12 votes 71%
    12 votes - 71% de tous les votes
  • Non, pas de bol? 29%, 5 votes
    5 votes 29%
    5 votes - 29% de tous les votes
Nombre de votes: 17
mai 9, 2019 - mai 12, 2019
Vote clos

La force de l’amitié

Un des points les plus compliqués, lorsqu’on est expatrié, c’est de parvenir à se faire des amis. Il est en effet excessivement ardu de tisser de vrais liens d’amitié dans ces circonstances bien précises. Beaucoup de voyages, de changements, de déménagements. Et à chaque déménagement, de nouveaux amis à se faire.

L’importance de l’amitié

Or, lorsqu’on arrive dans un pays, loin de sa famille et loin de ses amis, les connaissances que nous pouvons nous faire sur place deviennent presque vitales. C’est l’occasion de sortir, de rire mais surtout de partager. Partager ses problèmes, ses découvertes, ses déceptions et ses étonnements…

Amitiés de confort vs…

Bien évidemment, vous vous en doutez, il n’est pas toujours facile de trouver des personnes avec qui vous vous entendez véritablement bien. Beaucoup d’expatriés (mais pas tous, fort heureusement), lassés de perde des relations qu’ils espéraient profondes, ne cherchent plus que des amitiés de confort. Celles qui peuvent être utiles un temps et qui s’évaporent lors de chaque nouveau départ.

… amitiés sincères

Si nous avons été témoins de cette recherche désespérée d’amis factices lors de nos précédentes expatriations, nous avons cependant eu la chance de rencontrer des gens qui, encore aujourd’hui, font parties de nos vies.

Nous avons eu la chance de tisser des liens d’amitié fort, de ceux qui vous donnent l’impression d’avoir une deuxième famille. Des amitiés particulières, certes, bercées par le risque de devoir un jour se dire au revoir mais renforcées par la certitude que ce que nous avons vécu ensemble est précieux.

Nos amis de Bogota

Et il semblerait que notre expatriation à Bogota nous porte à nouveau chance dans ce domaine. Quelques jours après avoir commencé mes cours d’Espagnol intensifs, on m’a présenté « une nana qui parle Français comme toi ». Et la magie des rencontres a fait que nous avons accroché! Au point qu’aujourd’hui, nous partons en week-end ensemble, nous rions, buvons, sortons, critiquons, nous émerveillons avec eux! Chers Clem’ et Flore… Merci de rendre notre séjour ici inoubliable!

Mathilda découvre le chicharron

Mathilda découvre le chicharron

Mathilda sortit du bâtiment abritant son journal, le cœur gonflé d’excitation! Se replonger ainsi dans l’univers du journalisme l’avait galvanisée. Elle se réjouissait tellement de commencer ses investigations sur la crise vénézuélienne et de connaître un petit peu plus l’histoire de ce pays.

Direction casa!

En attendant, Mathilda se sentait fatiguée… Elle n’avait qu’une envie après cette longue journée: rentrer chez elle et se prélasser sur son matelas tout pourri! La jeune femme commença donc à marcher en direction de chez elle, le nez en l’air, regardant de gauche et de droite, découvrant son nouveau quartier. Elle était étonnée de l’architecture qui l’entourait. Les bâtisses étaient petites et de style britannique. Pas du tout ce à quoi elle s’attendait en venant vivre dans une ville d’Amérique latine.

Petit jardin, briques et bars

Les maisons étaient entourées de petits jardins bien entretenus alors qu’elles semblaient invariablement construites en briques ocre.

Mathilda savait déjà qu’elle allait adorer son nouveau quartier ! Sans parler des bars qui s’alignaient par endroit, laissant deviner une activité nocturne importante. Elle s’arrêta devant l’un d’eux, le Mono bandido disait la pancarte. Un petit bar laissant s’échapper des musiques latinos à la terrasse plutôt avenante.

Cerveza

Bha, pourquoi pas fêter mon arrivée à Bogota! se dit alors Mathilda. Elle se dirigea donc dans ce bar et s’assit à la terrasse. Il était encore tôt, si bien qu’elle était une des seules… Rapidement un serveur s’approcha d’elle et lui tendit un carte en souriant.

Mais elle n’avait pas besoin de regarder la carte! Elle savait ce qu’elle voulait: une bière. D’autant plus qu’elle avait entendu dire que les bières colombiennes étaient délicieuses…

  • Y quiere algo de comer?
  • Euh… Si… Porque no…
  • Que quiere veci?
  • No se… Que me aconseja?
  • Arepa? Chicharron?
  • Chicharon? No conozco.
  • Entonces, usted debe probar!
  • Vale, chicharron!

Chicharon?

Mathilda se réjouissait de boire sa bière et de goûter au « chicharon ». Ce nom lui disait vaguement quelque chose, elle ne doutait pas de l’avoir déjà entendu par le passé. Pourtant, elle ne parvenait pas à se souvenir ce que c’était. Pas grave, se dit-elle, c’est la découverte!

Quelques longues minutes plus tard, le serveur lui apporta sa bière, qu’elle but avec plaisir. Plus tard encore, il vint déposer une assiette sur sa table. Mathilda leva un regard perplexe sur le serveur.

  • Esto es chicharron?
  • Si, es rico!
  • De verda?

Qu’est-ce que c’est que cette m***

La Genevoise regardait le plat que le serveur avait donc déposé devant elle. Ca avait l’air gras, salé, pas bon… Elle goutta malgré tout, plantant ses dents dans un petit morceau de chicharron… Discrètement, et dégoûtée, elle le recracha dans l’assiette.

Sondage

Et vous? Avez-vous déjà goûté au chicharron?
  • Nope..... 83%, 5 votes
    5 votes 83%
    5 votes - 83% de tous les votes
  • Oui!!! Trop bon!!! 17%, 1 vote
    1 vote 17%
    1 vote - 17% de tous les votes
  • Oui... Beuuuuuuurk... 0%, 0 votes
    0 votes
    0 votes - 0% de tous les votes
Nombre de votes: 6
avril 29, 2019 - mai 12, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji Chapinero

Le quartier dans lequel évolue Mathilda, et plus précisément les quelques rues appelées Quinta Camacho, est effectivement le «petit Londres» de Bogota. Toute une partie de ce quartier voit s’aligner de magnifiques demeures construites dans le style britannique du XIXe siècle. Ces bâtisses, classées et protégées, sont aujourd’hui, pour la plus part, des bureaux et des restaurants. Presque plus personne n’y vit donc. On y travaille, on s’y balade, on y mange et on y boit.

Bars à gogo

Un des très, très, très grands avantages de vivre à Bogota, est la possibilité de disposer d’une baby-sitter pour une somme modique. Alors qu’à Genève, faire garder ses enfants peut s’avérer coûteux, ici, c’est à peine le prix de l’apéro (Oh là, là, je vous vois venir! Car qui nous connaît, mon mari et moi, sait que nos apéros peuvent, parfois, se prolonger. Alors disons que c’est le prix de deux verres 🙂 ). Quand on sait, en outre, que j’ai trouvé une perle rare qui adore mes enfants et que mes enfants vénèrent, vous comprendrez que nous profitons de pouvoir sortir boire un petit verre en amoureux, ou bien entourés!

Quoi qu’il en soit, nous aimons nous rendre dans cette partie de Chapinero et nous poser dans les nombreux bars du quartier.

Chicharron

A l’instar de Mathilda, j’ai goûté au chicharron. Par contre, moi, je savais ce qui m’attendait. Et je n’ai pas été déçue… C’est crade!  Le chicharron, c’est la couenne du porc frite. En gros du gras, plongé dans de la graisse…

Ca, c’est ma tête quand j’ai goutté. De toute évidence, j’ai détesté!

Gastronomie colombienne

Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour vous parler gastronomie. Mon mari vous dirait que je n’aime rien, moi je préfère dire que je n’aime que ce qui est véritablement bon! Quoi qu’il en soit, et je m’excuse auprès des Colombiens, la gastronomie de notre pays d’accueil n’est pas la meilleure du monde. Il n’y a pas beaucoup de variations dans leur plat et on a relativement vite fait le tour. Cependant, ils n’hésitent pas à s’inspirer des traditions culinaires des autres pays. Vous trouverez facilement des tacos mexicains, des restaurants végétariens, un morceau de viande argentin agrémenté de son chimichurri ou encore une délicieuse pizza. Ce qui fait de Bogota une ville dans laquelle vous trouverez absolument de tout! Et ça, j’adore!