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Arepa time pour Mathilda

Arepa time pour Mathilda

Mathilda regardait Chen qui commandait les cafés, dans un petit bouiboui en face de leur immeuble. Cette jeune fille dégageait une aura éminemment sympathique. Ses yeux pétillants laissaient présager une vivacité d’esprit détonante alors que le petit sourire espiègle qui arrondissait son visage lui conférait une bouille de gamine effrontée. Elles ne s’étaient échangé que quelques paroles depuis leur rencontre, mais Mathilda l’aimait déjà bien. Elle avait le sentiment que Chen pourrait devenir une véritable amie.

Arepa time

Chen vint enfin s’asseoir face à Mathilda, l’air triomphant.

  • J’ai commandé un petit dej’ aussi. J’ai faim… Tu as faim ? Moi, j’ai toujours faim, indiqua Chen. Elle semblait avoir un joli débit de paroles, cela dit en passant.
  • Un peu ouais…
  • Tant mieux! Tu verras, la bouffe à Bogota, c’est de la tuerie. Tu trouves de tout, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Moi qui aime manger, je suis dans un petit paradis.
  • Ah… Ben on verra, répondit Mathilda, évasive.
  • Tu n’aimes pas manger ?
  • Si, si… C’est juste que mon séjour ne commence pas franchement bien…

La journaliste raconta alors ses déboires à Chen, qui l’écoutait d’un air détaché. La jeune femme semblait plus intéressée par l’arepa au fromage et jambon qu’elle venait de recevoir que par les malheurs de sa nouvelle colocataire.

Tranqui’ chica

Quand Mathilda eut enfin terminé son histoire, Chen, la bouche toujours pleine, la regarda perplexe. Ses yeux semblaient dire: et ? c’est tout ? Elle avala péniblement l’énorme morceau qu’elle venait de prendre, but une gorgée de café, s’essuya la bouche et dit simplement: oh là là, tranqui’ chica! Faut pas te mettre dans cet état pour si peu! Et devant l’air totalement déprimé de sa nouvelle amie genevoise, elle ajouta:

  • Soyons pragmatiques. Ta valise, on va te la ramener ici et ta carte ils vont te la bloquer et ça te coûtera à peine quelques peanuts… Donc relax! Chill!
  • Je n’ai pas encore pu déclarer ma valise perdue, le bureau était fermé, donc ils ne vont pas pouvoir me la ramener de si tôt.
  • Tu sais, y a une invention assez exceptionnelle, qui fonctionne ici aussi: le téléphone! T’appelles l’aéroport, tu donnes ton numéro de vol, ton numéro de bagage, tu le décris et le tour est joué! Arrête de broyer du noir ma cocotte. Ce que tu vis, ça s’appelle l’aventure. Et encore, une toute petite aventure… Pas non plus le truc de malade. Ca fait juste partie des voyages. C’est pas dramatique, d’autant plus que tu as des solutions plutôt simples à tous tes pseudo-problèmes. Allez, goûte ton arepa. Tu verras. C’est bien gras, bien salé, bien nourrissant. De quoi affronter une journée bien remplie!

L’heure de prendre du recul

Mathilda s’empara de son arepa et mordit dedans, sans grande conviction. Mais c’était bon! Effectivement gras et salé mais super bon! De quoi requinquer une journaliste au moral défaillant. Et Chen avait raison, il fallait qu’elle prenne du recul et qu’elle relativise. Finalement, elle ne faisait pas face à des problèmes insolubles. Rien n’était insurmontable. Elle allait rentrer à l’appartement, téléphoner à l’aéroport, s’assurer que sa carte était bloquée et basta!

Cet après-midi, elle irait enfin à la rédaction locale de son journal. C’était le moment de se plonger dans le travail, de rencontrer Prosper et ses nouveaux collègues, mais surtout de se familiariser avec la crise vénézuélienne qu’elle allait devoir couvrir.

Sondage

Souhaitez-vous que j'approfondisse, via Mathilda, la crise vénézuélienne?
  • Oui? 82%, 9 votes
    9 votes 82%
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  • Non? 18%, 2 votes
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Nombre de votes: 11
avril 15, 2019 - avril 18, 2019
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Stephanie Vidonne Emoji Nos péripéties à nous…

A l’instar de Mathilda, notre arrivée à Bogota fut passablement mouvementée… mais pour des raisons totalement autres qu’un bagage manquant ou une arnaque à la carte de crédit! Les événements qui se sont produits, à peine quelques jours après notre arrivée, ont eu le mérite de faire frémir le palpitant de nos proches… Et le nôtre! C’est le moins que l’on puisse dire.

On vous jure, Bogota n’est pas une ville excessivement dangereuse

Combien de fois avons-nous répété ces paroles à nos proches avant notre départ pour la Colombie. Il ne faut pas vous inquiéter! Le processus de paix avec les FARC avançant et l’insécurité liée au trafic de drogue n’étant pour ainsi dire plus d’actualité, Bogota est une ville relativement sûre. Plus d’attentat, moins de criminalité, moins de drogue… Et nous serons prudents. Tout va bien se passer!

Boum!

Et voilà… A peine avions-nous posé le pied à Bogota que la ville était secouée par un attentat à la voiture piégée, visant l’école de police.

Si nous nous sommes dit glups, je crois pouvoir affirmer que nos parents se sont dit p*** de bo*** de m*** !, ou quelque chose s’en rapprochant.

La terre tremble

Mais ce n’est pas tout… Parce que nous n’aimons pas faire les choses à moitié, mon mari et moi! Situé à quelques 270 kilomètres de Bogota se dresse le volcan Nevado del Tolima. Un volcan qui semble gentiment montrer des signes de réveil. En d’autres termes, plusieurs séismes ont été recensés depuis notre arrivée dans la capitale colombienne, dont un qui m’a franchement foutu la pétoche!

Ca tangue !

Je crois que je me souviendrai toute ma vie de la sensation que j’ai éprouvée… J’était assise sur mon lit lorsque, soudain, j’ai cru que je faisais un malaise: la tête me tournait violemment, au point que j’ai hésité à m’allonger pour éviter de tomber dans les pommes.

Mais alors que je levai les yeux et regardais autour de moi, j’ai rapidement compris que ce n’était en réalité pas ma tête qui tournait, mais l’immeuble qui tanguait! Les lampes remuaient alors que les chaises à bascule, situées à côté de notre lit, se balançaient. Wahou! Mon premier tremblement de terre… Et pour être honnête, j’espère de tout mon cœur que ce sera le dernier.

Du repos pour les braves!

Je vous donne rendez-vous demain pour un petit billet sur le jardin botanique de Bogota. Par contre, il vous faudra attendre la semaine prochaine pour découvrir la suite des aventures de Mathilda! Cette fin de semaine, nous serons à Villa de Leyva, une petite ville coloniale proche de Bogota. Et vous savez quoi? Je préfère largement remiser mon ordinateur au fond de mon sac et profiter de ces instants avec mes enfants et mon mari que d’écrire un nouveau billet de blog! Mais je sais que vous ne m’en voudrez pas…

Je vous souhaite donc à toutes et à tous de belles fêtes de Pâques! Que disfruten!

Quand Mathilda rencontre Chen

Quand Mathilda rencontre Chen

Mathilda raccrocha le téléphone. Passablement énervée contre elle-même. Comment avait-elle pu être aussi stupide en montant dans le premier taxi venu? Alors même que Prosper l’avait mise en garde face au danger que représente pareille conduite! Mais quelle conne! C’est pas possible, mais c’est pas possible!

Ce n’est pas dramatique

Mathilda s’assit sur son matelas, dépitée. Elle ne pouvait pas dire que son séjour commençait sous les meilleurs auspices. 

Elle dormait dans une chambre pourrie, elle s’était fait pirater sa carte de crédit, elle n’avait toujours pas son sac et elle pétait de froid dans cet appartement. Bien que son interlocuteur suisse l’avait immédiatement rassurée, lui indiquant que sa carte allait être bloquée et qu’il lui suffisait de contester les achats effectués frauduleusement, Mathilda broyait du noir. Au point qu’elle avait envie de sauter dans un avion pour rentrer chez elle, à Genève.

Faut ranger ma cocotte

Evidemment, avant de fantasmer sur un éventuel retour en Suisse, il lui faudrait réparer ses bêtises! Par cela, entendez: ranger les affaires de peinture de Ricardo qu’elle avait laissé éparpillées sur le sol de sa chambre. Elle se leva donc, lasse, et se rendit dans l’antre du propriétaire. Si elle avait pu trouver ses fouilles éminemment passionnantes quelques minutes auparavant, elle jugeait à présent son comportement totalement pathétique et puéril. Allez, je range tout ça et je me casse ! se dit-elle.

Elle replaça, pêle-mêle, pinceaux, tubes de couleur, palette, crayons, gommes, règles, papier et croquis dans le tiroir qu’elle essaya ensuite de glisser dans le meuble. Mais il coinçait… Evidemment! Elle avait dû tirer de toutes ses forces pour réussir à l’ouvrir, il était donc logique d’éprouver de la difficulté à le remettre à sa place!

Necessitas ayuda?

Mathilda appuya de tout son poids sur le tiroir, essaya de le faire coulisser en douceur, le pencha dans un sens, puis dans un autre, elle le secoua gentiment de droite et de gauche. Mais rien n’y faisait… Ce satané tiroir ne voulait pas se refermer. La jeune femme était tellement affairée qu’elle n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer. Elle n’entendit pas non plus le jeu de clés qui était nonchalamment balancé dans un pot ni-même les bruits de pas qui s’approchaient de la chambre de Ricardo.

  • Necessitas ayuda?

Mathilda sursauta violemment, manquant de laisser s’échapper une nouvelle fois le contenu dudit tiroir. Elle se retourna brusquement et se retrouva nez-à-nez avec une petite jeune femme, aux traits asiatiques, qui la regardait, amusée.

  • Quieres que te ayude?
  • Euh… Non, merci. Je veux dire; no, gracias.
  • Ah, tu parles Français?
  • Oui…
  • Tu es la nouvelle colocataire?
  • Euh… Oui…
  • Enchantée, moi c’est Chen. Bienvenue!
  • Merci…

T’es pas la première!

Mathilda était terriblement gênée, ainsi prise la main dans le sac. Elle restait immobile face à la jeune femme, ne sachant ni quoi faire, ni que dire pour expliquer le dramatique spectacle qu’elle offrait.

  • Je… Je suis désolée, dit-elle finalement.
  • Pourquoi?
  • Pour ça, dit-elle en indiquant le tiroir du bout du menton.
  • T’inquiète pas, t’es pas la première à fouiller dans les affaires de Ricardo. Et tu seras pas la dernière. Par contre, t’es peut-être la rapide. Wahou, ça fait à peine quelques heures que tu es là que déjà, tu succombes à la tentation! Chen éclata de rire.
  • Oui… Je sais… C’est pathétique.
  • Bah, pas tant que ça. Si Ricardo ne voulait pas qu’on fouille dans ses affaires, il lui suffirait d’être moins énigmatique, tu crois pas? Tu as déjeuné?

Le changement de sujet laissa Mathilda interdite quelques instants.

  • Euh… Non, pas encore…
  • Alors viens, je t’emmène boire un vrai café.
  • Ok, volontiers. Mais je fais quoi de ça, demanda Mathilda faisant référence au tiroir.
  • Pose le parterre. Il est impossible à remettre. Je dirais à Ricardo que j’avais besoin d’un crayon et que je me suis servie… Il est cool, il ne dira rien.

Mathilda a donc rencontré Chen. Vont-elle bien s'entendre?
  • Oui? 100%, 25 votes
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avril 12, 2019 - avril 15, 2019
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Stephanie Vidonne Emoji

Voilà donc la partie nous concernant que je souhaitais partager avec vous précédemment, avant de découvrir ma première véritable bad review et avant de sombrer dans la déprime la plus totale. Mais je vous rassure, si j’ai beaucoup pleuré (oui, vraiment beaucoup, au point que mon mari me regardait, impuissant et attristé), j’ai fini par sécher mes larmes et remonter à la surface. Regonflée à bloc par les dizaines de témoignages de sympathie et d’encouragement reçus, que ce soit sur ce site, pas messages, par mails, sur Facebook ou encore Instagram.

Je reste aujourd’hui encore touchée au plus profond de mon être par votre gentillesse à mon égard et par votre foi en mes compétences et en mon travail. Vous croyez en moi, et je vous prouverai que vous avez bien raison de le faire!

Bien cela étant dit, place aux réjouissances!

Vamos chicos, bailen!

La semaine passée, Cédric et moi avons donc étrenné la piste de notre école. Ce fut également mes premiers pas de danse dans mon fitness, qui propose des cours de « danse-cardio ». Si notre cours de salsa sociale (c’est-à-dire la danse pratiquée en boîte de nuit) fut couronné de succès, ma prestation au fitness fut de l’ordre du pathétique. Quel moment de solitude j’ai vécu… Moment que je vais bien évidemment partager avec vous!

30 colombiens de vingt ans… et moi…

Je me suis donc rendue dans mon fitness prête à me déhancher et à transpirer. J’ai quelques notions de danse et un excellent sens du rythme, je ne devais donc pas rencontrer de difficultés majeures (si ce n’est celles dues à mon âge… Je suis la mamy du groupe…). Mais c’était sans compter ma localisation géographique actuelle… Vous vous en doutez, je me suis payée la honte! Totale!

Laissez-moi donc vous décrire la scène: la coach lance la musique, nous encourage à la suivre pour quelques petits pas d’échauffement (jusque-là, tout va bien) puis crie un vamos chicos, bailen! Et c’est à ce moment-là que tout a commencé à franchement foirer pour moi… Les chorégraphies entraînantes se sont enchaînées au rythme effrénée de la salsa colombienne, sans que je ne pige rien aux pas que je devais faire! Combien de fois me suis-je retrouvée face à tous les sportifs qui effectuaient, sychro, « una vuelta » alors que je demeurais bêtement sur place.

La place du cancre

Mais l’histoire ne s’arrête pas là! Oh non! Evidemment, vous vous en doutez, je me suis mise tout derrière… Quelle idée de merde… Pourquoi? Parce que la salle est découpée en deux: face à moi la partie danse, dos à moi, les tapis de courses et autres engins de torture. Un lieu de passage, en somme, pour une partie des utilisateurs du fitness. Jusque-là, pas de quoi fouettez un chat, je vous le concède. Maintenant, si je vous dis que l’un des mouvements les plus pratiqués pendant le cours est celui-là:

Oui, oui, j’ai donc essayé de secouer mes fesses en sachant que j’offrais un pathétique et très gênant spectacle à toutes les personnes situées dos à moi. La honte!

Mais vous savez quoi? J’ai ri (vive l’autodérision), j’ai transpiré comme jamais, et mercredi, j’y retourne! Mais je changerai de place…

Mathilda et le peintre

Mathilda et le peintre

Mathilda se retrouva dans la pénombre, les fesses par terre et la totalité du tiroir éparpillé dans la chambre de Ricardo. Des pinceaux de toutes tailles et de toutes formes, des tubes de peintures, des crayons, une palette usagée, des feuilles, des croquis… La jeune femme avait bien l’impression d’avoir fait un connerie là… Il lui fallait rapidement tout remettre en ordre en espérant que Ricardo ne remarque pas l’intrusion!

Des croquis par dizaines

Mathilda prit cependant le temps de regarder les croquis qui jonchaient le sol. Elle resta médusée. S’ils représentaient tous des corps de femmes nues, ils dégageaient une sensibilité touchante. Les courbes étaient douces et les corps magnifiés par un trait de crayon fougueux.

Tout était suggéré, sans aucune vulgarité. Il ne s’agissait pas de pornographie, à peine pouvait-on parler de dessins érotiques tant la lecture des corps était épurée et poétique.

Devenir model?

Alors que Mathilda regardait les dessins, les paroles de Ricardo lui revinrent en tête. Elle se souvint qu’il lui avait laissé entendre qu’elle pourrait lui être utile. La Genevoise comprenait maintenant qu’il cherchait des modèles pour ses dessins de nus! Mais si Mathilda les trouvait magnifiques, éminemment artistiques, il était absolument hors de question qu’elle se retrouve dévêtue devant un homme qu’elle connaissait à peine. D’ailleurs, après réflexion, elle ne concevait pas non plus de se dénuder devant un ami.

Dring dring

Mathilda fut extraite de ses pensées par la sonnerie de son téléphone qui retentissait au loin. Merde! Ca doit être Céline, il faut que je réponde! Pourvu que personne ne rentre avant que j’aie réparé mes bêtises, se dit Mathilda. La journaliste courut donc dans sa chambre et répondit in extremis à son téléphone:

  • Allo?
  • Madame Chaumont?
  • Oui…
  • Bonjour, c’est la banque Raiffeisen à l’appareil.
  • Nous avons constaté des mouvements inhabituels sur votre carte et nous voulions nous assurer que tout est en ordre et que vous ne vous étiez pas fait voler votre carte.
  • Ah, merci. Non, j’ai bien ma carte avec moi…
  • Pouvez-vous nous confirmer que vous êtes en Colombie? Car elle a été utilisé pour différents achats ces dernières heures.
  • Euh… Oui, je suis en Colombie mais je ne l’ai pas utilisée…
  • Pourtant, je peux vous confirmer qu’elle l’a été. Pourriez-vous vous assurer que votre carte est toujours en votre possession?
  • Oui, bien sûr, un instant. Mathilda se mit à fouiller dans ses affaires, à la recherche de son porte-monnaie. Une fois trouvé, elle l’ouvrit et constata que sa carte était toujours là… Oui, je vous confirme que ma carte n’a pas été volée, je l’ai dans la main.
  • Bien… Je vais vous détailler les mouvements suspects et vous me direz si effectivement, vous n’êtes pas à l’origine de ces achats.
  • Si vous voulez, mais je ne l’ai pas utilisée, j’en suis certaine. J’ai essayé de payer une course de taxi avec elle, hier soir, mais sans succès. Le chauffeur m’a indiqué qu’elle était refusée par la machine…
  • L’a-t-il inséré dans un lecteur?
  • Euh… Oui…
  • Bien, il est fort probable qu’il en ait profité pour effectuer une empreinte de votre carte et qu’il s’en serve maintenant.

Mathilda se senti pâlir. Elle repensa alors au conseil de Prosper: ne jamais prendre de taxi dans la rue…

Sondage

Les affaires de peinture de Ricardo sont éparpillées dans sa chambre
  • Se fait-elle surprendre en plein rangement? 63%, 10 votes
    10 votes 63%
    10 votes - 63% de tous les votes
  • Est-ce que Mathilda a le temps de tout ranger avant le retour d’une de ses colocataires? 38%, 6 votes
    6 votes 38%
    6 votes - 38% de tous les votes
Nombre de votes: 16
avril 8, 2019 - avril 11, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji Shit happens

Initialement, je pensais vous parler twerk, salsa et grands moments de solitude qui vous auraient, sans le moindre doute, fait sourire. Mais, mon quotidien littéraire en a décidé autrement. Retour sur une journée chargée en émotions.

Être écrivain

J’ai toujours trouvé important de demeurer vraie dans mon travail littéraire. Ecrire, c’est laisser transparaître des fêlures, des faiblesses, des secrets. C’est accepter de s’ouvrir aux autres et c’est courber le dos en attendant un verdict irréfragable. Vais-je me faire lyncher? Est-ce que mon texte va plaire? S’éditer, c’est donc prendre le risque de voir un travail de longue haleine, un texte dans lequel on a mis tout son cœur et son énergie des mois durant, être balayé, critiqué, remisé au placard.

De vous à moi

Depuis le début de l’aventure de Lila, j’ai partagé avec vous mes réussites, mes joies et les critiques positives que j’ai reçues. Aujourd’hui, je souhaite poursuivre ce travail de proximité et d’honnêteté. Je partage donc avec vous la seule et unique critique négative que j’ai reçue sur mon roman… Malheureusement, la pire qui puisse être…

Mademoisellelit

Mademoisellelit est une blogueuse littéraire extrêmement populaire, qui comptabilise près de 40’000 followers sur Instagram et dont les blog-posts sont lus par plus de 13’000 personnes. Oui, vous l’aurez compris, la seule blogueuse qui n’a pas aimé mon roman est l’une des plus suivies par le sphère littéraire francophone… Lecteurs, blogueurs, éditeurs, journalistes, tous vont avoir le privilège de constater qu’elle n’a pas aimé Ma vie en Lila…

Je tiens cependant à préciser un point qui me tient à coeur: je n’estime pas son avis péremptoire et le retour de tout lecteur, qu’il soit lambda ou suivi par des milliers de personne a, pour moi, la même valeur. Les petits commentaires presque anonymes que je reçois continuellement m’emplissent d’une joie simple et précieuse.

Pourquoi un tel désespoir alors ?

S’auto-éditer, c’est se battre pour se faire connaître. La première idée qui traverse l’esprit d’un lecteur lorsqu’il apprend qu’un ouvrage n’est pas passé par l’écueil des maisons d’édition est immanquablement: ça ne doit pas être un bon livre, il doit être mal écrit. C’est une réflexion totalement légitime que je ne condamne absolument pas.

J’ai donc dû me battre pour faire reconnaître les qualités de mon texte et de mon style. Certes, Mademoisellelit ne dit pas que j’écris mal, elle dit simplement qu’elle n’a pas accroché… C’est un petit peu comme si Anna Wintour disait de vous que vous ne cousez pas mal, mais qu’elle n’aime pas ce que vous faites. Retour à la case départ… Voire à la case enterrement!

Toute la force de ma subjectivité

Aujourd’hui, aussi puéril que cela puisse paraître après la quantité de retours positifs reçus (dont notamment un qui m’est parvenu presque simultanément, et qui m’a bouleversé de par la lecture si juste de mes mots), j’ai envie d’abandonner… Je me sens K.O., avachie sur le ring. J’ai l’impression que tout le travail entreprit ces dernières années est vain… Passez votre chemin, il n’y a rien à voir (ou à lire dans ce cas précis)! J’ai beau recevoir des messages de soutien, j’ai beau avoir un lectorat qui apprécie mes ouvrages… Je suis dépitée… Découragée…

C’est le jeu ma pauv’ Lucette

Oui, c’est le jeu… Toute œuvre artistique dépend d’un jugement subjectif sur lequel l’artiste n’a que peu d’emprise. Il faut accepter de jouer, ou changer de carrière… Je sais que je ne vais pas changer de carrière: je vais continuer d’écrire. En sachant que les prochains temps seront compliqués: l’éternelle question de la finalité de mon travail sera omniprésente.

Je vais donc m’appuyer sur les cordes, tituber quelques jours (pleurer encore quelques larmes), remettre mes gants et recommencer mon combat poétique. Bim!

Merci

Mille, mille, mille mercis à toutes les personnes qui ont constaté, sur les réseaux sociaux, mes déboires littéraires et qui ont pris le temps de m’envoyer des petits mots d’encouragement, qui ont répondu au post de Mademoisellelit pour lui indiquer qu’elle se trompe et qui ont parlé du « cas Vidonne, la petite écrivaine genevoise » autour d’eux!

(Les dessins présentés comme ceux de Ricardo ont été réalisés par Alina Louka)
Tant de mystères dans la vie de Mathilda

Tant de mystères dans la vie de Mathilda

Mathilda dormit comme un loir, d’un sommeil profond et réparateur. Lorsqu’elle ouvrit finalement un œil et qu’elle regarda sa montre, elle fut étonnée de ne pas s’être réveillée avant. Elle avait supposé que, le décalage horaire aidant, ses paupières se seraient spontanément ouvertes aux aurores. Mais il était déjà neuf heures ! Elle s’habilla rapidement et sortit de sa chambre aussi discrètement que possible.

Elle se demandait si ses nouveaux colocataires et Ricardo étaient déjà partis ou si elle risquait de tomber nez à nez avec eux!

Un verdadero cafe de Colombia

Alors qu’elle progressait lentement dans le salon, une délicieuse odeur de café vint chatouiller ses narines. Mathilda adorait son café du matin. Il lui était presque inconcevable de quitter son domicile sans avoir auparavant englouti un espresso bien corsé, de celui qui vous brusque les papilles.

C’est d’ailleurs un des points qui l’avait réjouie lorsque Céline, sa cheffe, lui avait proposé de partir en Colombie: elle ne doutait pas que sa boisson matinale préférée y serait exquise.

Quand Ricardo remplace George

D’un pas feutré, timide, elle pénétra la cuisine. La pièce était vide, presque silencieuse. Seul glougloutait un café dans une de ces machines à café américaines. C’est une blague, se dit Mathilda en comprenant que Ricardo buvait un Americano en lieu et place d’un vrai café! Elle qui vouait un véritable culte à George et son Nespresso ne comprenait pas comment on pouvait se délecter de ces fameux jus de chaussettes américains.

Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas son hôte entrer dans la pièce.

  • Hola mi amor, que mas, s’enquit-il en lui plantant un baiser sur la joue.
  • Hola… Bien… Y tu, lui répondit-elle gênée.
  • Aqui, toma un cafe.

Il lui servit alors une grande tasse de café fumant, beaucoup trop clair à son goût.

  • Gracias… Muchas gracias Ricardo. Que rico, un café por la mañana…

Polie, elle le remercia et avala une première gorgée de ce qu’elle qualifiait d’hérésie gustative totale. Une gorgée qu’elle aurait voulu recracher immédiatement…

Où sont les autres

Ricardo se servit lui aussi une tasse de café. A la différence de Mathilda, il semblait véritablement apprécier son breuvage… Chacun ses goûts, n’est-ce pas?

La journaliste profita de ce petit déjeuner commun impromptu pour poser quelques questions à son hôte. Des questions qui restèrent toutes sans réponses précises. Elle savait que Ricardo avait un travail mais ne savait pas lequel. Elle savait que ses colocataires étaient toutes des femmes. Elle avait finalement cru comprendre qu’elle pourrait peut-être lui être utile pour un prochain projet. Mais il n’avait pas pris la peine du lui détailler ledit projet… Devant l’air sensiblement inquiet de Mathilda, Ricardo se hâta de rajouter :

  • Tranqui’, no es nada ilegal, o sexual! Te lo prometo. Bueno, tengo una sita! Nos vemos! Ciao mi vida.

C’est ainsi que Mathilda se retrouva seule dans une cuisine emplie de questions et de doutes. Et alors qu’elle s’apprétait à vider sa tasse dans l’évier, elle vit la tête de Ricardo apparaître à l’entrée de la pièce. Il lui sourit et lui lança un jeu de clés.

  • Toma !

Sondage

Mathilda oublie d'aller chercher son bagage à l'aéroport car
  • elle fouille tout l'appartement de Ricardo? 75%, 9 votes
    9 votes 75%
    9 votes - 75% de tous les votes
  • elle est trop pressée de commencer sa mission? 25%, 3 votes
    3 votes 25%
    3 votes - 25% de tous les votes
Nombre de votes: 12
avril 1, 2019 - avril 4, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji Merci

Avant de faire le petit parallèle entre l’histoire de Mathilda et la mienne, je tenais à remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de me laisser un commentaire, que ce soit sur ce site, sur Instragam ou sur Facebook. Vous m’avez donné plein d’idées originales, plus ou moins horribles pour cette pauvre Mathilda (j’en ai maintenant l’absolue certitude: vous lui en voulez! Ou peut-être utilisez-vous ce blog comme catharsis?)

Quoi qu’il en soit, je ne vais pas toutes les garder, mais je suis sûre que vous en retrouverez certaines à la lecture des prochains chapitres (et peut-être même déjà dans celui-ci). Alors merci de votre fidélité et de votre implication!

Mi vidaaaaa, mi amooooooor

Tout comme Mathilda, vous restez peut-être perplexe face au vocabulaire usité par Ricardo et face à son comportement très amical. Ne soyez pourtant pas étonnés, il n’est pas inhabituel ici qu’un chauffeur de taxi vous salue en vous gratifiant d’un Hola mi amor. Personnellement, j’adore! Et je suis toute contente de pouvoir appeler quelque « mon petit chou » sans qu’il y ait de connotations amoureuses derrière.

On se touche, on s’enlace, on s’embrasse

Pour ce qui est des contacts physiques par contre, je dois avouer que c’est un petit peu plus compliqué pour moi. Il est coutumier ici de planter un baiser sur la joue d’une personne que vous ne connaissez pas ou encore de la prendre dans vos bras. Pas plus tard que la semaine dernière, le pédiatre de ma fille, que je n’avais encore jamais vu, m’a embrassé comme si j’étais un membre de sa famille. Cette proximité physique n’est pas du tout, mais alors pas du tout dans nos mœurs. Et les personnes qui me connaissent savent à quel point j’évite les rapprochements physiques avec des gens que je ne connais pas. Autant vous dire que si j’adore qu’on m’appelle mi vida, je déteste qu’on me papouille sans raison (ceci est mon espace, ceci est ton espace. Je n’envahis pas ton espace, tu n’envahis pas mon espace, dixit Johnny.)

Y que tal en el país de la salsa

Je vous l’accorde, ne pas aimer les contacts physiques dans le pays de la salsa, de la batchata ou de la champeta rend les sorties en boîte compliquées!

C’est pourquoi j’ai décidé que Cedric allait m’accompagner à mes prochains cours de danse! Comme ça, j’aurais mon cavalier attitré contre qui je pourrai me coller sans me sentir mal à l’aise. Et vous savez quoi? Nous ne savons pas danser mais nous avons beaucoup d’autodérision. Je sens qu’on va bien s’amuser!

N’hésitez pas à cliquer sur les liens des danses pour découvrir à quoi chaque style correspond.

Quand Mathilda rencontre Ricardo

Quand Mathilda rencontre Ricardo

Mathilda était franchement impressionnée par Ricardo. Pas loin de la quarantaine, grand, plutôt beau mec, une large barbe surmontée d’une moustache travaillée. Sa voix et son accent lui donnait l’impression de s’immerger directement dans Narcos, la série Netflix, Ricardo lui faisant penser à Pablo Escobar. Elle trouvait ces similitudes pas franchement rassurantes. Mais bon. Elle finit par rentrer dans l’appartement, hésitante.

  • No tienes mochila, lui demanda-t-il.
  • No… No ha llegado, tengo que regresar al aeropuerto mañana…
  • Que pena contigo… Bueno, bienvenida en tu casa!

C’est minus!

Mathilda se sentit légèrement plus en confiance. Ricardo avait l’air plutôt sympa. Sa voix grave était finalement réconfortante et son attitude bienveillante de bon augure. Après avoir échangé les quelques mots d’usage, Ricardo lui fit faire le tour de l’appartement.

Elle découvrit un grand salon, décoré avec goût – il devait y avoir une fille dans l’histoire -, une petite cuisine fonctionnelle, trois grandes chambres (de toute évidence occupées) et une plus petite. Enfin, vraiment minuscule en réalité. A peine de quoi poser un matelas parterre et un sac dans un coin.

  • Y este es tu habitación.
  • Ah, ok…
  • Si, está muy pequeñita… Pero cuesta menos que las otras!
  • No pasa nada, no te preocupes.

Transie de froid

Mathilda était de toute façon trop fatiguée pour se préoccuper de la taille de sa chambre. Le principal, dans l’immédiat, était de pouvoir prendre une douche et aller se coucher… à poil, vu que son sac n’était pas là! Elle espérait juste que les draps qui étaient posés sur son matelas seraient chauds parce que cet appartement était un vrai frigo.

Elle se doucha donc, retourna dans sa chambre discrètement et chercha du regard le petit radiateur qu’elle souhaitait allumer afin de réchauffer la pièce. Mais il n’y avait rien. Rien du tout. Juste son matelas, son petit sac à main et rien d’autre. Punaise, il fait froid! Je vais devoir dormir en veste!

Toc toc toc!

Ricardo à la rescousse

  • Mathilda, dit Ricardo derrière la porte, me avisa si nécessitas algo, valé?
  • Bueno, sí, puedes regalarme otra manta? Hace tanto frio.

Ricardo rigola gentiment.

  • Sí, las temperaturas en Bogota pueden ser bajas… Es verdad. Espera, te la traigo.

Et c’est ainsi que, habillée de la tête aux pieds, roulée en petite boule sous deux couvertures, Mathilda finit par sombrer dans un sommeil réparateur, profond et serein.

Sondage

Une fois n’est pas coutume, nous allons procéder différemment. Cette semaine, sur Instagram, certains de mes followers m’ont spontanément soumis des idées de suite. Du « elle va le pécho » à « Ricardo est un tueur en série », les futurs hypothétiques de notre personnage principal, imaginés par les lecteurs, m’ont réjouie. Je vous invite donc à me laisser un commentaire en bas de cette page, pour m’expliquer comment VOUS imaginez la suite des aventures de Mathilda. A voir le succès que cette démarche rencontrera!

Stephanie Vidonne Emoji #meteodemierda

Cédric m’avait pourtant prévenue: tu verras, il ne fait pas très chaud à Bogota. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne m’a pas menti. Comme je vous l’ai déjà expliqué dans un précédent post, Bogota est une capitale de montagne. L’une des plus haute du monde d’ailleurs, si l’on en croit le classement Wikipedia (pas toujours la source la plus fiable, je vous le concède). Mais ce qui personnellement me chiffonne, ce ne sont pas tant les températures extérieures qui ne sont pas très élevées, mais bien les températures à l’intérieur des habitations.

Voilà la météo prévue à Bogota les prochains jours:

Comme vous le constatez, en plus de la pluie qui nous accompagne tous les jours, les températures sont fraîches la nuit, et pas franchement chaudes la journée. Et il n’y a pas de chauffage dans les maisons! Ipso facto, chiller tranquillou bilou sur son canapé n’est possible qu’avec une grosse couette ou en gardant sa doudoune… Pfffff…

Bogota en chiffres

Puisque nous en sommes à des descriptions chiffrées de la capitale colombienne, je vous propose un « tour des chiffres qui font Bogota ».

  • 8 millions et 4 petits Suisses: le nombre d’habitants de la ville de Bogota.
  • 11 millions et toujours les mêmes 4 petits Suisses: la population de Bogota et sa banlieue.
  • 20: le nombre de districts qu’il y a dans la ville.
  • 120: le nombre de quartiers.
  • 57-71#7-13: notre quartier à nous, j’ai nommé Chapinero.
  • 1553: date à laquelle Bogota fut colonisée par les Espagnols.
  • 33 km: la longueur de la ville.
  • 16 km: sa largeur (un concombre quoi…)
  • 1948: assassinat de Jorge Eliécer Gaitan, homme politique très apprécié, et début des emmerdes.
  • 1985: Bogota hérite du titre peu glorieux de capitale la plus dangereuse du monde.
  • 2016: le processus de paix avec les FARC abouti (plus ou moins….)
  • 2017: la Colombie devient LE pays à visiter!

Promis, je vous parlerai plus longuement de sa douloureuse histoire dans un prochain post!

Que le vaya bien et n’oubliez pas de me laisser un commentaire, je compte sur vous!

Vous en voulez à Mathilda chers lecteurs!

Vous en voulez à Mathilda chers lecteurs!

Mathilda regardait par la fenêtre, anxieuse. Elle voyait le paysage défiler rapidement mais ne reconnaissait rien, forcément. Mais merde, pourquoi je suis montée dans ce taxi? Qu’est-ce qui m’a pris de ne pas suivre les conseils de notre expert en sécurité? Et s’il essayait de me droguer pour me voler? Et s’il me droguait, me volait et me violait? Et qu’il finissait par me dépecer?

La panique s’emparait de Mathilda, à tel point qu’elle avait l’impression de ne plus réussir à respirer. L’air lui manquait alors qu’elle imaginait tous les scénarios possibles. Ok, ok, du calme, Mathilda, se répétait-elle, cherchant à reprendre ses esprits. Peut-être que tout va bien se passer, peut-être qu’il est honnête… Mais peut-être pas… Elle commença alors à réfléchir à ce que Proposer lui conseillerait de faire dans pareille situation. Bien qu’évidemment, Prosper ne se retrouverait pas dans cette crotte sans nom car il suit certainement ses propres conseils avisés!

Mayday Mayday

Quoi qu’il en soit, Mathilda chercha à déterminer ce qu’elle devait faire. Confronter le chauffeur? Totalement irréaliste. Non seulement, elle risquait de se faire démonter la tête, mais en plus, elle n’avait encore aucune preuve qu’il était malhonnête. Se préparer au pire? Bonne idée! Mathilda, le plus discrètement possible, commença à vider son porte-monnaie, cachant un billet dans une poche, un autre dans sa chaussette droite et encore un autre dans son soutien-gorge. Elle pris sa carte d’identité ainsi que ses cartes bancaires qu’elle glissa dans sa culotte, en prenant soin d’en laisser une bien en vue dans son sac pour ne pas éveiller de soupçons.

Enfin, merci MacGiver, elle cacha son petit couteau suisse dans sa chaussette gauche. Elle ne se sentait pas plus rassurée pour autant, mais elle espérait ainsi se préparer à toutes les éventualités: s’il la dépouillait, elle aurait encore un minimum d’argent ainsi que ses cartes les plus importantes, s’il essayait de s’en prendre à elle physiquement, elle pourrait toujours essayer de se défendre!

Hemos llegado

Les minutes passèrent, lentement. Ce trajet de l’aéroport à Chapinero lui semblait interminable… Elle en était sûre maintenant, le chauffeur allait s’en prendre à elle, s’était obligé, c’était une évid…

  • Senora, hemos llegado!
  • Que?
  • Hemos llegado.

Mathilda regarda par la fenêtre et constata que le taxi s’était arrêté devant un bâtiment qui portait le nom indiqué par son hôte Airbnb. Elle était donc saine et sauve! Elle soupira, sourit, secoua la tête et demanda au chauffeur combien elle lui devait. Le montant lui parut légèrement disproportionné. Mais pas tant que ça finalement… Elle lui tendit une première carte, qui fut refusée par la machine du chauffeur. Même chose pour la seconde.

  • Que pena con usted, parece que la maquina no funciona esta noche.

Qu’à cela ne tienne, Mathilda se résolut à payer en liquide, laissant un généreux pourboire. Son soulagement en valait la peine.

Ricardo

La journaliste n’avait maintenant plus qu’à appeler l’hôte via l’interphone et elle pourrait enfin souffler un coup. Elle avait hâte de prendre une douche, elle avait hâte de se reposer. Ce voyage avait éprouvé tant son foie que sa santé mentale.

Elle sonna donc. Quelques secondes plus tard, une voix grave et profonde répondit:

  • Si, hola?
  • Soy Mathilda!
  • Sigue! Tercer piso.

Mathilda monta les étages, sonna à la porte, entendit des pas lourds se rapprocher et eut envie de se faire toute petite face au colosse qui venait de lui ouvrir la porte. Imposant tant par la taille que par la stature, il lui fit un large sourire et l’invita à entrer.

  • Soy Ricardo, como esta?

Sondage

Mathilda vient de rencontrer Ricardo, le propriétaire de l'appartement:
  • il est sympa? 92%, 12 votes
    12 votes 92%
    12 votes - 92% de tous les votes
  • il est horrible? 8%, 1 vote
    1 vote 8%
    1 vote - 8% de tous les votes
Nombre de votes: 13
mars 26, 2019 - mars 28, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji La magie des votes

Voilà plus d’un mois que j’ai commencé l’écriture de cette histoire interactive et je dois vous avouer que je prends un plaisir incroyable à inventer presque en temps réel les aventures de Mathilda. J’aime m’asseoir derrière mon ordinateur, découvrir le résultat des votes et commencer la rédaction d’un nouveau chapitre. Une rédaction qui se fait extrêmement rapidement. En effet, afin de ne pas vous faire attendre trop longtemps, je ne m’accorde que quelques heures entre la clôture des votes et la publication du billet sur mon blog.

Si je découvre avec enchantement cette écriture très spontanée, qui s’éloigne beaucoup de celle que je pratique dans mes romans (je passe des mois et des mois derrière mon ordinateur à taper mes textes, puis à nouveau plusieurs mois à les peaufiner), j’adore me laisser guider par vos choix. Plus d’une fois, j’aurais choisi une autre direction si vous n’aviez pas été là. Plus qu’un challenge, c’est un plaisir que d’écrire cette histoire main dans la main avec vous. Alors merci du fond du cœur de m’accompagner comme vous le faites.

Différentes plateformes de votes

Vous aurez peut-être remarqué que l’histoire ne prend pas toujours la direction voulue par les votants de mon site Internet. La raison est simple: je dispose de trois plateformes de votes distinctes. Ce présent site, Facebook et Instagram.

Instagram:

Facebook:

D’ailleurs, en parlant de votes, si je suis vos désirs, le chauffeur de taxi doit être malhonnête! Rendez-vous dans un prochain billet pour découvrir ce qui s’est véritablement passé!

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En d’autres termes: partagez si vous aimez! N’hésitez pas à parler de mon blog autour de vous… Je compte sur vous! Et Mathilda aussi 😉

Une dernière question

Souhaitez-vous que je traduise les phrases en espagnol?
  • Non? 60%, 12 votes
    12 votes 60%
    12 votes - 60% de tous les votes
  • Oui? 40%, 8 votes
    8 votes 40%
    8 votes - 40% de tous les votes
Nombre de votes: 20
mars 26, 2019 - mars 31, 2019
Vote clos