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L’Eldorado

L’Eldorado

Tout le monde le cherche! Nous l’avons trouvé… L’Eldorado! Laissez-moi vous raconter cette histoire mythique qui prend son origine dans la campagne bogotanaise.

A la recherche de l’Eldorado

De tous temps, les conquistadors se sont bercés dans l’illusion qu’existait, quelque part en Amérique latine, une cité baignée de richesses. Cette quête vaine a dicté les actes de nombreux Européens fraîchement débarqués sur les terres du Nouveau Monde.

L’homme doré

Si cette légende est un mythe et que, évidement, pareille cité opulente n’a jamais existé, elle puise ses racines dans la mythologie muisca (Les Muiscas étant un peuple vivant dans la région de Bogota entre 1000 et environ 1500).

Au début du 16e siècle, lorsque les explorateurs espagnols ont posé le pied en Amérique du Sud, le récit d’une tribu indigène située dans les hauteurs des Andes, proche de l’actuelle Bogota, leur a été conté. Lors de l’arrivée au pouvoir d’un nouveau chef de tribu, une cérémonie au lac Guatavita inaugure son règne. Si les récits de cette cérémonie diffèrent, tous décrivent le nouveau dirigeant recouvert de poudre d’or («el dorado», littéralement «le doré») et indiquent que de l’or et des bijoux précieux étaient jetés dans le lac en vue d’apaiser un dieu se trouvant dans les profondeurs.

Trouver l’or…

A tous prix !!! La quantité d’or dont disposaient les peuples de la région, ainsi que le rituel décrit ci-dessus motiva les explorateurs à chercher frénétiquement le trésor englouti au fond du lac Guatavita. Un lac encerclé de montagnes. Les expéditions se succédèrent et les idées farfelues avec elles! En 1545, les Espagnols décidèrent de vider le lac en cassant une partie de la montage.

L’eau se déversa ainsi, abaissant son niveau. La profonde entaille infligée à la montagne est aujourd’hui encore visible…

Un évier

Si cette tentative fut un échec partiel (ils découvrirent quelques pièces d’or malgré tout), la tentative la plus ahurissante et, de loin, la plus pathétique, date de 1910, date à laquelle une compagnie britannique creusa un tunnel sous le lac jusqu’en son centre, pour le vider tel un évier. Le sol étant trop boueux, la tentative fut un échec cuisant.

Laguna Guatavita

Je vous ai dit, en début de ce billet, que nous avions trouvé l’Eldorado. Ou du moins, un Eldorado: une balade dans la pureté des terres muiscas, baigné d’une nature exubérante et souveraine, loin de l’agitation et de la pollution de la capitale. En route pour la Laguna Guatavita!

Un Paradis sur terre que je vous conseille de visiter si vous venez à Bogota !

Visite guidée obligatoire

Certes, l’authenticité de la balade est quelque peu entachée par la visite guidée imposée à tous les visiteurs. En troupeau, vous suivez le guide qui vous mène en haut de la montagne. Pourtant, rien ne vous empêche de trainer les pieds pour vous retrouver seuls, en fin de groupe et de jouir ainsi, d’une nature exclusive.

En outre, les guides, passionnés, partageront avec vous la philosophie de vie muisca. Une philosophie profondément positive, bienveillante et en accord avec mère Nature. Nous pourrions en prendre de la graine…

Pour les familles, sachez que cette balade est à portée des petits enfants! Jack, notre minus de trois ans, a monté les 160 marches (environ) et a serpenté le long du chemin qui mène de l’entrée du site à la Laguna Gutavita!

Cher Anastase de Saint-Senestre

Cher Anastase de Saint-Senestre

Je fais suite au si inspirant commentaire que vous m’aviez laissé il y a de cela quelques mois.

Veuillez excuser mon long silence. Je souhaitais, avant de vous écrire, vivre un 1er août, ici, à Bogota! Malédiction, je ne pourrai ni infirmer, ni affirmer que les saucisses, proposées dans le cadre de ces festivités helvétiques, sont payantes. Je ne pourrai même pas vous conforter dans votre certitude qu’il y a bel et bien des saucisses à déguster à cette occasion, pour la simple et pourtant irréfragable raison que je ne me suis pas rendue à l’ambassade Suisse en cette date. Je vous présente donc mes plus plates excuses, cher Anastase.

Quel manque de dévotion à mon blog. Et quel manque de patriotisme, n’est-ce pas? D’autant plus que j’aurais été dans mon élément, entourée de femmes expatriées désœuvrées (comme moi), et donc éminemment ennuyantes (toujours comme moi). Nous aurions pu échanger sur les magasins Carulla, sur nos profs de Batchata et, bien évidemment, critiquer nos empleadas. Mais que n’ai-je forcé le destin pour vivre pareil moment, sans conteste point d’orgue de mon insignifiante et si banale expérience ici? Je crois que je vous dois à nouveau des excuses. Je ne suis, de toute évidence, pas à la hauteur de vos attentes.

Mais je ne doute pas que vous n’en voudrez pas à, je vous site, «une petite bourge qui vit au-dessus de ses moyens dans un pays du Tiers-Monde», n’est-ce pas? Ce d’autant plus que, le sort s’acharnant définitivement contre moi, je ne voyage pas avec une malle cabine ni même me fais transporter sur une chaise. Enfer et damnation! J’utilise de vieilles converses dont les taches se font le reflet d’une existance de va-nu-pieds!

Bien que je me doive ici de vous avouer que certaines d’entre elles sont le résultat d’une vie dépravée et par endroit alcoolisée. L’expatriation n’est plus ce qu’elle était, mon bon Monsieur. Tout se perd! Heureusement que les Per Diem me permettent de retrouver un semblant de dignité…

A cet égard, vous rendez-vous compte que je n’ai toujours pas visité Cartagena? Quel manque d’ambition de ma part. Mais je vous promets que, d’ici à la fin de mon séjour colombien, je ne manquerai pas de m’y rendre. Et je penserai fort, fort, fort à vous, mon cher Anast’.

Finalement, je me dois de terminer cette missive sur une note déconcertante. Attention, mon ami, je crains de vous choquer! Mais je sais que vous trouverez, en vous, la force de surmonter pareille annonce. Aussi surréaliste et hors norme soit-elle. Cher Anastase… Je n’ai pas de «mamita»! Vous rendez-vous compte? J’ai pris la courageuse mais non moins hallucinante décision d’élever mes enfants, moi-même. Quelle idée saugrenue, n’est-ce pas? Je n’ai donc pas engagé la femme du chauffeur de l’ambassadeur de Bulgarie, et ce bien qu’«elle adore les enfants et je lui fait confiance». (Oh là là, Anastase, serait-ce une faute de grammaire que je vois là dans votre commentaire? S’il est de notoriété publique que je suis une incurable pive en orthographe et en grammaire, je ne m’attendais pas à pareille maladresse de votre part. Me serais-je alors trompée sur vous? Non… Impossible! Bien que si je paraphrase votre commentaire, il ne fait pas bon se fier à la platitude intellectuelle de l’appendice marital d’un valeureux travailleur expatrié. Allez donc savoir si je ne me suis pas totalement fourvoyée sur vous, finalement?)

Voilà, mon cher Anastase, c’est par ces considérations orthographiques, voire dysorthographiques, que je termine mon courrier.

Un gros poutou, mon cher Anast’ et au plaisir de vous lire. Car oui, figurez-vous que j’ai eu beaucoup de plaisir à vous lire! On peut pécher par platitude mais pour autant avoir de l’humour.

Conduire à Bogota

Conduire à Bogota

Vous êtes beaucoup à me demander comment je m’en sors, sur les routes colombiennes. Alors j’ai décidé de consacrer un petit billet à la conduite colombienne. Attachez vos ceintures et en voiture Simone!

A chaque ville sa conduite

Je ne vous apprendrai rien en vous disant qu’il y a presque autant de modes de conduite que de villes. On ne conduit pas à Genève, comme on conduit à Paris, à Dakar ou à Bogota. Et contre toute attente, la conduite à Bogota est relativement facile.

Bouchons

Pourquoi? Parce qu’à Bogota, on roule au pas! Littéralement! En d’autres termes, la vitesse moyenne d’un véhicule n’excède pas un kilomètre en dix minutes. Soit six kilomètres heure. C’est pas franchement du très rapide, vous en conviendrez.

Selon une étude parue l’année dernière et menée par « INRIX 2018 Global Traffic Scorecard », et relayée par Uniminuti Radio, Bogota occupe la troisième place des villes les plus embouteillées! Dans ces conditions, il est difficile de faire un accident. Pour autant, il y a quelques règles à respecter.

Les règles tu oublieras

La première règle à respecter est de ne pas en respecter trop. On dépasse à gauche, on dépasse à droite, on coupe la route, on écrase les piétons et on fauche les cyclistes. En toute décontraction et si possible sans mettre de clignotant. Ah, oui, et on s’arrête où bon nous semble. Et tant pis si ça occasionne de nouveaux bouchons…

En ton GPS tu auras foi

90% des routes de la capitale colombienne sont en sens unique. 50% ne peuvent être coupées qu’à des endroits bien particulier.

Voilà un exemple d’itinéraire me permettant de me rendre de l’école de ma fille à mon domicile… Pas vraiment logique, n’est-ce pas? Il est donc primordial d’avoir un GPS qui vous guide dans vos périples citadins.

Insulter tu t’abstiendras

Personnellement, je vous déconseille fortement de regarder un Colombien dans les yeux et de lui balancer un «puta madre, hijo de puta, coma mi mierda, mal parido». Et ce même s’il vient de vous faire une queue de poisson… Après… Libre à vous de vous retrouver avec un couteau dans les pneus. Ou ailleurs.

Et en dehors de Bogota?

La conduite en dehors de la capitale est beaucoup plus sportive. Caravanes de camions indisciplinés aux conducteurs fatigués, objets non identifiés au milieu de la chaussée, fous du volent: sortir de la capitale en voiture peut s’avérer périlleux.

Rien à voir avec nos gentilles autoroutes suisses, croyez-moi. Il faut ouvrir l’œil, être concentré et prier (même si vous n’êtes pas croyant. Il vaut mieux mettre toutes les chances de votre côté).

Bogota vs Dakar

Conduire à Dakar ou à Bogota est une expérience en soi. Que je trouve finalement assez amusante. Avec, je dois l’avouer, une petite préférence pour la conduite à Dakar. Je crois que je n’ai jamais été aussi indisciplinée de ma vie, tout en me fondant parfaitement dans le paysage. Vous ne me croyez pas? Jetez un œil au petit film que j’ai réalisé à l’époque.

Le service à la clientèle colombien

Le service à la clientèle colombien

De tous les voyages, de toutes mes expatriations, de toutes mes expériences, de tous les services à la clientèle qui existent autour de cette planète, le colombien est, selon le moi, l’un des pires. Mais avant de vous donner quelques exemples concrets qui accréditeront ma thèse, laissez-moi vous rappeler une des raisons qui rend cet état de fait insupportable.

Les Colombiens et les procédures

Quel que soit l’achat que vous effectuez, la démarche administrative dans laquelle vous vous lancez ou même le plus petit abonnement de téléphone auquel vous souhaitez souscrire, vous serez confrontés aux trámites colombianos. Entendez par là un nombre incalculable de procédures aussi farfelues qu’inutiles, que même les Colombiens ne comprennent pas, mais auxquels pourtant ils sont farouchement attachés. Au point de vous faire chier (pardonnez l’expression) pour une petite rature sur un document de trois pages, rempli à la main…

Après avoir donc suivi un véritable chemin de croix, qui peut durer des mois (véridique), vous vous attendez forcément à ce que le service à la clientèle tienne la route.

Que neni!

Le bonheur intense que l’expatrié ressent lorsque, finalement, les différentes procédures sont derrières lui, ne sera que de courte durée. Car rapidement, il sera confronté au service à la clientèle colombien. Un service qui devrait se nommer le «service foutage de gueule colombien».

Marchandise défectueuse

Farouches défenseurs de la nature, il nous était insupportable de jeter nos épluchures à la poubelle. Nous avons donc opté pour un lombricomposteur qui nous a été livré par la poste. Impossible d’en trouver sur place, vous vous en doutez. Des semaines et des semaines après l’avoir commandé, je l’ai donc reçu. En pièces détachées à monter soi-même. Pas de problème! Sauf qu’il manquait des pièces… Evidemment.

J’ai donc contacté le service après-vente du site sur lequel j’ai commandé (Mercadolibre) pour les informer du problème. Photos à l’appui. On me répond gentiment que les pièces manquantes vont arriver. J’attends. Longtemps. Très longtemps. Puis les recontacte. Sans succès. J’essaie, encore et encore. Mais plus de réponse. Silence radio. Jusqu’au jour où je constate que mon compte a été fermé pour, je site, opérations fallacieuses. Au lieu donc de résoudre le problème, ils virent les clients! Pratique…

Vols dans les hôtels

C’est la première fois de ma vie également que je me fais voler des affaires dans un hôtel. Et pourtant, des hôtels, j’en ai visité… Je profite d’ailleurs de ce billet pour vous déconseiller l’établissement Santa Viviana, à Villa de Leyva (il n’y a pas de petites vengeances, n’est-ce pas?). Nous avons informé la réception des vols dont nous avons été victimes. Le premier jour, des écouteurs ont disparu. Le deuxième jour, c’est le chargeur desdits écouteurs qui nous a été subtilisé (le voleur avait de la suite dans les idées).

– Que pena con usted. On va prévenir la police. On est désolé. Ca n’arrive jamais chez nous. On va investiguer et vous revenir. Et on vous remboursera.

On attendu, attendu, ils ne sont jamais revenus! J’ai envoyé des messages, j’ai essayé de les contacter, insistante.

Jusqu’au jour fabuleux où j’ai reçu la réponse que vous venez de lire: en fait, chez nous, il n’y a pas de vol. Désolé. Au revoir.

Attendre, attendre, attendre

Je pourrais vous donner de nombreux autres exemples. Mais je pense que vous avez compris… Je me limiterai ici à conclure qu’en sus du flagrant «foutage de gueule monumental», patience est mère de toutes les vertus.

Attendre devant une porte fermée qu’un magasin ouvre (en retard évidemment), attendre son tour à un guichet, faire la queue, attendre la carte dans un restaurant, attendre sa commende (alors que j’écris ces lignes, j’attends depuis 25 minutes mon cafe late frio… Alors que le café est presque vide…) Et prendre sur soi! Car si le service à la clientèle colombien est la plus grosse arnaque dont j’ai été témoin, sachez qu’il est inutile de s’énerver! Les vendeurs et autres serveurs n’en ont absolument rien à faire que vous ne soyez pas satisfaits. Ici, un client fâché est un client normal…

PS.

Vous vous demandez peut-être ce que j’ai fait de mon lombricoposteur. Et bien je l’ai gardé, je l’ai monté du mieux que je pouvais et j’éponge régulièrement le liquide qui s’écoule sur le sol (alors qu’il devrait s’écouler dans un petit réservoir)… ll faut savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur!

Boue, brouillard et bonne humeur à Matarredonda

Boue, brouillard et bonne humeur à Matarredonda

Nous voilà rentrés de nos vacances en Suisse. Trois semaines de bonheur intense. De soleil. De chaleur. Nous voilà de retour dans la grisaille et la pluie de Bogota. Alors forcément, la première chose que nous avons eu envie de faire, c’était d’en sortir le plus rapidement possible! Vite! De la nature, de l’espace et de l’air pur. Enfin… Un peu d’air pur… Laissez-moi vous emmener en balade avec nous! Virtuellement, certes.

Respire poulette

Qui dit balades en montage aux alentours de Bogota, dit « ma cocotte, tu risques de chercher ton air »! Et la balade que nous avons faites dans le parc de Matarredonda ne fait pas exception.

Rendez-vous à 3400 mètres d’altitude pour une marche à destination de la Cascada del Abuela.

On s’habille et c’est parti

Si l’air commence à se faire rare, vous imaginez bien par contre que la pluie, elle, ne nous a pas fait défaut. Qu’à cela ne tienne. On enfile ses chaussures de marche, son ciré, et c’est parti! Un petit peu de boue n’a jamais fait de mal à personne.

Rendez-vous au restaurant

La balade commence par une première halte au restaurant. Plus authentique, ce n’est pas possible! Et ça, avec mon mari, on adore… Simple structure en bois, toit de tôles, tables rustiques et cuisine locale.

Mais ambiance sympathique et petits plats qui réchauffent. De quoi prendre quelques forces avant de s’enfoncer dans le paramo.

Paramo?

Petite parenthèse ici. Le terme « paramo » désigne un biotope d’altitude typique de la Cordillère des Andes. Les conditions climatiques y favorisent l’épanouissement d’espèces végétales endémiques de la région. Bref. C’est magnifique et, pour les petits européens que nous sommes, dépaysant.

Ouvre tes mirettes

Malgré la pluie et les nuages, le décor est somptueux et la nature souveraine. Quelle plaisir de se perdre dans les petits chemins, entourés de plantes que je n’avais encore jamais vues, de fleurs colorées, dans le calme et la sérénité des lieux.

C’est donc enthousiastes, et essoufflés, que nous avons cheminé jusqu’à la fameuse Cascada del Abuela. Une très jolie petite chute d’eau dans laquelle, parait-il, certains fous se baignent. Ca n’a pas été notre cas, vous vous en doutez. L’eau est froide!

Et bien que j’apprécie les petits bains revigorants, je redoute les 40 de fièvre!

Nature nature

La nature qui entoure Bogota est donc féérique. Véritablement. Et il est difficile de s’imaginer que, si proche de cette ville chaotique, se love une forêt majestueuse. Nous ne doutons pas que nous allons, dans un futur proche, profiter des nombreuses balades dont regorgent la région

Don’t judge a book by its cover

Don’t judge a book by its cover

Ou quand mon mari et moi faisons tache! Laissez-moi vous raconter notre énorme moment de solitude.

To be select’ or not to be…

Comme je vous l’ai déjà expliqué précédemment, nous avons pris la décision d’inscrire nos enfants dans des écoles privées. Ce qui implique évidemment que ces établissements soient fréquentés par la frange aisée de la population. Frange à laquelle nous n’appartenons absolument pas. Merci le boulot de Cedric qui nous aide à financer la scolarité de nos enfants…

Dégustation de vin

A peine arrivés à Bogota, nous avons été invités à participer à une dégustation de vin, organisée par une maman d’élève.

Génial, nous sommes nous dit! L’occasion de rencontrer du monde. Ce qui n’est pas toujours évident lorsque vous débarquez d’un autre continent, dans une ville que vous ne connaissez pas.

On part à la bourre et… on se perd

Evidemment… Je pars tout le temps à la bourre car j’ai toujours un dernier petit truc à faire. Quoi qu’il en soit, je glisse la bouteille de vin achetée pour l’occasion dans mon sac et nous sautons dans un taxi… Qui se perd et décrète, en nous regardant droit dans les yeux: mais oui, je connais, c’est juste là!

Juste là, juste là… Il nous aura fallu vingt bonnes minutes de marche pour trouver ledit endroit. Un immeuble magnifique qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille.

Quand la banlieue rencontre la bourgeoise

Ding-dong. Nous attendons quelques secondes, avant que notre hôtesse nous ouvre la porte. Elle nous salue chaleureusement et nous invite à pénétrer l’appartement. Et là, c’est le drame… Nous avançons, timides et… gênés, en direction des autres convives déjà assis dans le salon. Une quinzaine de personnes qui nous dévisagent alors que nous nous approchons.

Converses vs Louboutin

Mon mari est habillé en jeans, chemises et basquettes noires alors que pour ma part, j’ai mis mon plus beau jeans troués! Habillés pour une dégustation de vin entre copains quoi!

Sauf que nos dégustations de vin entre copains n’ont absolument rien à voir avec l’événement auquel nous avons été conviés. Ce soir, c’est serveur, sommelier, verrines, bonnes bouteilles et tout le toutim. Et évidemment, Chanel et Louboutin! Et pas du tout jeans troué et Converses… Oh les taches!

In vino veritas

Nous nous sommes donc assis dans un petit coin du salon, les plus discrets possibles. Nous avons écouté les directives du sommelier et nous sommes regardés, complices. Evidemment, la culture du vin en Suisse est quelque peu plus développée que la culture du vin en Colombie. Si bien que, après quelques verres, nous nous sommes sentis comme des petits poissons, certes banlieusards, dans l’eau.

Et vous savez quoi ? Malgré que nous ressemblions à des gamins tout droit sortis de la cité, malgré que nous ne parlions pas parfaitement la langue et malgré toutes les différences, nous avons été accueillis avec gentillesse, tant par nos hôtes que par les autres parents.

Ne pas juger

Ils auraient pu nous juger, comme nous serions tentés de le faire dans la situation inverse. Ils auraient pu gentiment nous tourner le dos et nous exclure. Mais ils ne l’ont pas fait. Une belle leçon d’humanité.

Epilogue

Bon, par contre, je suis repartie avec ma bouteille dans mon sac… Je ne pense pas que le petit vin que nous buvons soit celui qu’ils servent en temps normal!