Mathilda était absolument ravie de cette chance qui lui était offerte! Elle se réjouissait de partir et de découvrir une ville, un pays, une culture… Car elle devait bien l’avouer, elle ne connaissait pas grand-chose de l’Amérique latine! En fait, elle ne connaissait pas grand-chose en dehors de la Suisse…
Toute l’étendue de son inculture la frappa de plein fouet alors qu’elle retrouvait ses amis le soir-même pour leur annoncer son départ imminent. Chaque question posée, chaque affirmation, chaque rire la plongeait dans un océan d’ignorance.
- Alors, tu as fait ton sac? Oublie pas ta polaire!
- Je ne sais pas s’il n’y a pas la malaria là-bas…
- Tu feras attention au «souffle du Diable», s’il te plaît.
- Prends ta crème solaire et ta casquette.
- Tu vas grossir, ma poulette!
- Tu aimes les arepas j’espère, parce que tu vas en bouffer!
- Tu n’as pas de problème avec l’altitude au moins?
- La mer est à couper le souffle en Colombie…
- Aguardiente, baby! Ca va faire mal!
Mathilda se sentait complètement dépassée par les événements, submergée par ce flux d’informations contradictoires et, pour certaines, totalement absconses. Il lui fallait de toute urgence se renseigner sur la Colombie en général, et sur Bogota en particulier. En attendant, elle profitait de sa soirée et de ses amis, laissant divers liquides alcoolisés anesthésier ses pensées.
Guide du routard
Le lendemain matin, les idées encore embrouillées par les excès de la veille, Mathilda décida qu’il était primordial d’approfondir ses connaissances géographiques et anthropologiques sur son futur pays de résidence. Elle devait comprendre pourquoi il lui fallait une polaire alors qu’elle risquait d’attraper la malaria! C’est pas compatible! Et comment pourrait-elle souffrir de problèmes dus à l’altitude alors qu’elle pourrait aller à la mer… Sans parler de ce fameux «souffle du Diable» dont elle n’avait jamais entendu parler.

Avant même de se rendre au travail ou d’étudier la crise vénézuélienne, elle alla donc dans la librairie la plus proche et se procura le guide touristique qui lui semblait le mieux correspondre à ses attentes et au maigre budget qu’elle souhait lui allouer, j’ai nommé le Guide du Routard. Elle trouverait toutes les autres informations vitales sur Internet, à n’en pas douter. Et son contact sur place finirait de la briefer. Dans deux jours, elle serait prête et la Colombie n’aurait plus aucun secret pour elle.
Vous avez un nouveau message
Son guide dans la poche, des questions par millier en tête, Mathilda se rendit enfin au travail. Elle s’assit derrière son ordinateur, ouvrit sa boîte mail et constata avec plaisir que Prosper, ce fameux contact colombien, avait répondu au message qu’elle lui avait envoyé à peine vingt-quatre heures auparavant. Elle l’ouvrit et se plongea immédiatement dans sa lecture. Un mail en espagnol qui commençait par les salutations d’usage, suivi de quelques conseils pour sa recherche de logements (un impératif: se loger proche du bureau afin d’éviter de perdre des heures dans le trafic).
Il terminait son courriel par un long paragraphe sur les règles de sécurité élémentaires, à suivre à Bogota. Alors qu’elle les parcourait, elle sentit son visage perdre sa couleur. Habituellement pâle, Mathilda devint livide. Elle avala sa salive avec difficulté. Putain, c’est quoi ce dél…
- Ca va Mathilda? Prête pour le départ? Tout va bien?
Céline la regardait, amusée. Mathilda referma précipitamment son ordinateur, espérant ainsi cacher tant le message de Prosper que l’angoisse qui s’était emparée d’elle.
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Bogota? ’connais pas moi non plus!
Si à la différence de Mathilda, j’ai eu la chance de voyager dans de nombreux pays d’Amérique latine (Argentine, Venezuela, Colombie et Mexique), je ne connaissais pas, par contre, la ville de Bogota. Tout comme elle, je fus étonnée de certaines particularités auxquelles je ne m’attendais pas. La plus grande surprise pour moi fut de découvrir que je n’allais pas passer mon temps en short et en tongs. Loin de là! Mais alors vraiment très, très loin de là! #meteodemierda
C’est haut!
Alors pour toutes les personnes qui ne connaissent pas la capitale colombienne, voilà un rapide topo de la situation météorologique de la ville.
Bogota se situe à 2640 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ceci explique cela… Si les températures y sont «clémentes» (notez l’utilisation des guillemets) relativement à l’altitude, la ville subit les affres d’une météo de montagne. Ce que j’entends par là, c’est qu’il ne faut pas se fier au beau soleil qui, parfois, nous fait l’honneur de sa chaleureuse présence. Il n’est en effet pas rare de finir une journée sous une averse redoutable, appelée Aguacero. Voilà un exemple d’averse relativement commune ici (non, non, ce n’est pas moi qui ai tourné cette vidéo):
La météo est donc très souvent pourrie et les températures plutôt fraîches, surtout la nuit ( à peine plus de 10 degrés). Mais je reviendrai plus tard sur ce point précis… Promis, je vous expliquerai en détail les raisons qui me poussent à dire, de façon triviale, que je me pèle grave le cul.
Dakar revival
Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous une vidéo que j’avais tournée alors que nous séjournions à Dakar. La saison des pluies (aka «l’hivernage» pour les puristes) pouvaient transformer une petite virée en ville en une aventure tout-terrain! Je croise les doigts pour que je ne me retrouve pas dans la même situation à Bogota.
Zut, j’ai loupé le vote..
Ne feriez-vous pas mieux d’acheter un canoë, moi aussi j’imagiNais des cieux bleus, un temps paradisiaque, raté encore une fois 😉
Chère Mélusine,
Je vais y penser hi hi hi! En effet, la météo à Bogota c’est……. une catastrophe!!!!!!