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Alors que Céline venait de lui annoncer sa future destination, Mathilda resta coi, incapable du plus petit mouvement, de la moindre réaction. Elle regardait sa cheffe, sans ciller.

  • Mathilda?
  • Ca va?
  • Je n’aurais pas dû te proposer Bogota…
  • On oublie cette conversation, d’accord?
  • NON!, cria alors Mathilda, sortant de sa transe.
  • Non?
  • Non! Bogota? Tu déconnes? Bogota, c’est juste… C’est juste…
  • C’est juste une mauvaise idée…
  • C’est juste incroyable! Bogota! Merci Céline, merci! Je te promets que je ne te décevrai pas. Tu ne vas pas regretter de m’envoyer là-bas, tu verras.

Céline regarda alors Mathilda totalement incrédule. Incroyable, se dit-elle. Cette fille est surprenante.

  • Alors concrètement, ça se passe comment, demanda Mathilda euphorique.
  • Concrètement, le journal s’occupe des billets d’avion, de ton visa et de te mettre en contact avec les journalistes sur place. De ton côté, tu t’assures que tu es à jour avec tes vaccins, tu prépares ta valise, tu cherches un Airbnb et tu pars.
  • Ok.
  • Le Airbnb est à tes frais, je te conseille donc de chercher une chambre, rien d’autre. Navrée, le journal ne peut pas se permettre de payer les logements.
  • Pas de problème.
  • Je vais voir avec Ignacio s’il a le temps de te briefer sur les questions sécuritaires avant ton départ. Dans le cas contraire, voilà le contact de notre agent sur place, dit Céline en tendant une carte à Mathilda. Il peut te donner des conseils sur les quartiers à privilégier. Il est plutôt sympa. Un peu alarmiste, mais sympa.
  • Parfait, dit Mathilda en se levant. Je vais immédiatement lui écrire.

La crise vénézuélienne

Et alors que Mathilda se dirigeait vers la porte, prête à sortir du bureau de sa cheffe, Céline rajouta en souriant:

  • Tu ne veux pas connaître le sujet que tu auras à traiter sur place?
  • Ah! Ben oui, s’esclaffa Mathilda en faisant volte-face.
  • Le journal souhaite traiter la crise vénézuélienne. Nous voyons là la possibilité de nous démarquer de nos concurrents en envoyant un journaliste sur place…
  • Mais pourquoi ne pas m’envoyer au Venezuela alors?
  • Parce que le centre névralgique des opérations humanitaires est à Bogota. La réponse à la crise se fait depuis cette ville. Rien ne t’empêchera de te rapprocher de Cúcuta par la suite.
  • Ca marche.

Mathilda sortit enfin de la pièce, referma la porte derrière elle, s’appuya contre le mur et souffla. Trois jours pour tout préparer… Vaccins, sacs, logements et surtout… Prévenir ses amis et sa famille qu’elle partait. Elle espérait que son enthousiasme suffirait à calmer les objections que son entourage allait, de toute évidence, émettre. «Mais t’es malade? T’as pas regardé Narcos toi ou quoi?», « C’est une ville beaucoup trop dangereuse, n’y va pas. », «Ma chérie, tu ne peux pas partir maintenant? Et ta carrière ici? Et tes amis?», «Tiens, prends cette micro alarme: si quelqu’un t’agresse dans la rue, il te suffira de l’activer.»  *

Sondage

Mathilda va donc partir à Bogota!
  • Ou part-elle à l'inconnu? 83%, 29 votes
    29 votes 83%
    29 votes - 83% de tous les votes
  • Est-ce une ville qu'elle connaît déjà? 17%, 6 votes
    6 votes 17%
    6 votes - 17% de tous les votes
Nombre de votes: 35
mars 5, 2019 - mars 7, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji  La préparation de nos expatriations

Comment se passe une expatriation avec l’ONU, vous demandez-vous peut-être. Et bien c’est assez similaire à celle de Mathilda, si ce n’est que dans notre cas, nous avons toute une petite famille à déménager. Si l’ONU s’occupe des visas, des billets d’avion et des vaccins de l’employé, il nous incombe de trouver un logement sur place et de contrôler que nous aussi, femme et enfants, avons nos vaccins à jour.

Chat échaudé craint l’eau froide

Je ne reviendrai pas trop longuement sur notre installation à Dakar, notre première expatriation. Je synthétiserai simplement cette expérience ainsi: je suis ravie de l’avoir vécue, mais ne le referai plus… PLUS JAMAIS!

Nous sommes arrivés sur place avec nos deux marmots de 3 mois et 2 ans, sans connaître la ville, ni même les quartiers conseillés. Nous avons tout d’abord dormi à 4 dans une chambre d’hôtel, pour finalement déménager dans un Airbnb avant de trouver une maison qu’il nous fallait encore meubler. L’enfer sur terre… Ca, c’est une photo de moi qui visite ma 52ème maison (j’exagère à peine), mon nouveau-né dans les bras et ma fille courant je ne sais où…

Dans le cas de Bogota, voilà en substance le discours que j’ai tenu à mon mari, qui a effectué un premier voyage sur place avant notre arrivée en famille: hors de question que nous fassions un Dakar bis repetita! Donc tu profites de ton séjour pour nous trouver un appartement. Quand on arrive à Bogota, on pose nos valises et on est chez nous, d’acc?

L’appartement parfait

Mission accomplie! Mon mari a trouvé l’appartement qui nous correspond totalement, meublé avec goût, faisant face à une superbe petite place et dont nous sommes tombés immédiatement amoureux. A peine avions-nous posé nos valises, sorti les peluches et les jouets des sacs que déjà, nous nous y sentions bien.

*Toutes ces phrases sont en réalité des phrases que j’ai moi-même entendues! Oui, oui, même le coup du «prends cette alarme portative». Merci Lili, grâce à toi, si je me fais agresser, non seulement je risque de me faire prendre toutes mes affaires, mais en plus je perdrai un pourcentage non-négligeable de mes capacités auditives.

7 Commentaires

  1. Olvier

    Parc Bertrand ou Perle du Lac..? .hi hi

    Réponse
  2. Celine

    C’est drôle Les prénoms que tu as choisi pour tes personnages me parlent beaucoup surtout Céline (hihi) et Ignacio mon ancien chef !
    Gros bisous et bonne continuation

    Réponse
    • Stéphanie Vidonne

      Oui, je pense à toi à chaque fois que je parle de sa boss 😉
      Des bises!

      Réponse
  3. Anastase de Saint-Senestre

    Quel ennui… On voit assez bien le niveau de préoccupation de petits bourges qui s’apprêtent à vivre au-dessus de leurs moyens (genevois) dans un pays du Tiers-Monde. J’anticipe les commentaires sur le magasin diplo (nul en général), le cours de Salsa avec Pedro (ouh ouh je me suis fait plein de copines) et le week-end à Carthagène (merci monsieur Per Diem). Puis il y aura l’incontournable restaurant suisse qui fait de très bonne fondues (si si je t’assure ! La rétrospective nouvelle vague à l’Alliance Française et le premier août à l’ambassade de Suisse (tu sais qu’ils nous ont fait payer les saucisses…). On aura enfin droit au choix délicat de la mamita pour les enfants (oh tu sais la première que nous avions choisie était adorable mais elle ne comprenait rien. Finalement on a engagé la femme du chauffeur de l’ambassadeur de Bulgarie, elle adore les enfants et je lui fait plus confiance.

    Excursion en haute platitude. Je préférais le temps où les Européens voyageaient avec une malle cabine et se faisaient transporter en chaise.

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    • Stéphanie Vidonne

      Bonjour Anastase,

      Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’éclairer sur l’épineux sujet de la saucisse du 1er août. Je n’oublierai pas de pendre ma petite monnaie avec moi!

      Bien à vous,

      Stéphanie

      Réponse
  4. Mario Jelmini

    J’ai voulu m’inscrire à votre newsletter mais à chaque fois que j’essaye, je reçois le message suivant: « An error occurred, please try later. »

    Réponse
    • Stéphanie Vidonne

      Bonjour,
      Merci de votre message! Je vais rapidement régler le problème! 🙂

      Réponse

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