Sélectionner une page
Quand le sort s’acharne sur Mathilda!

Quand le sort s’acharne sur Mathilda!

Mathilda avait mal à la tête, avait les jambes cassées par un trop long voyage et était complètement paumée. Si les conseils de Prosper l’avaient amusée alors qu’elle planait haut au-dessus des nuages, maintenant qu’elle se retrouvait confrontée à la réalité du terrain, elle n’avait plus envie de rire. Plus du tout! Attendant de pouvoir récupérer son bagage sur le tapis numéro 4 et que son téléphone se connecte au réseau colombien, elle fit le point de la situation: elle ne savait pas où aller, et combien même l’aurait elle su, elle n’aurait pas su comment y aller, et il semblait assez évident qu’il lui était totalement impossible de se fondre dans le paysage… Personne ne semblait gêné de la dévisager ouvertement. C’était la merde la plus totale!

Pas de valise

Et parce que la situation de Mathilda n’était pas encore suffisamment dramatique, elle attendit de longues minutes durant un bagage qui ne vint jamais. Elle attendit, attendit, attendit, regardant les autres passagers récupérer leurs affaires et l’aéroport se vider gentiment. Je suis sûre que mon bagage est resté à Madrid, se dit-elle alors qu’elle se revoyait courir pour ne pas louper sa connexion! Quand le sort s’acharne…

Bienvenida en Colombia

Mathilda regarda sa montre, il était 23 heures, heure locale. Seule petite satisfaction, il n’y aurait certainement pas la queue devant le bureau en charge des bagages égarés à cette heure avancée de la nuit. Elle suivit donc d’un pas décidé le panneau «lost and found», marchant la tête haute, se souvenant des conseils prodigués par son coach de self défense. Hors de question de laisser qui que ce soit deviner qu’en réalité, elle avait envie de se pisser dessus!

  • Señora, la puedo ayudar ?

Merde, voilà que quelqu’un lui parlait. Mathilda feignit de ne pas entendre et accéléra la cadence. Puis s’arrêta net. Un gros panneau «cerrado» pendouillait derrière la porte vitrée du fameux bureau…

  • Señora, la oficina esta cerrada! La puedo ayudar?
  • Si, no ha llegado mi bolso… Que puedo hacer?
  • Tiene que regresar mañana.
  • No puede ser…
  • Bienvenida a Colombia, rajouta le jeune homme, un sourire amusé sur le visage.

Et la lumière fut

Je n’aurais jamais du venir… Tout va de travers, se disait Mathilda les larmes aux yeux. Elle n’avait plus maintenant qu’à passer la douane et à trouver un hôtel proche de l’aéroport… Elle reviendrait demain matin à la première heure annoncer la perte de son sac.

Ravalant ses larmes du mieux qu’elle le pouvait, Mathilda attendait son tour à la douane. Et alors qu’elle regarda machinalement son téléphone, elle constata que, oh miracle, non seulement son téléphone était parvenu à se connecter au réseaux colombien, mais qu’en plus, elle avait reçu une réponse d’un hôte Airbnb! Un certain Ricardo acceptait sa demande de location. Il s’agissait d’une chambre à louer dans une collocation de quatre personnes, dans le quartier de Lourdes, à Chapinero. Mathilda répondit immédiatement à l’hôte en question, priant pour qu’il ne soit pas trop tard. A peine quelques minutes plus tard lui répondait-il pour confirmer la location. Tout était bien qui finissait bien… sauf pour son sac qui lui, était perdu quelque part entre Genève et Bogota!

Taxi!

Soulagée, Mathilda passa la douane d’un pas léger et se dirigea soulagée en direction des taxis qui s’alignaient à l’entrée de l’aéroport. Elle fit signe au premier venu, s’assit à l’arrière et lui indiqua l’adresse de son futur logement.

Alors qu’il démarra et qu’elle entendit les portes se verrouiller, Mathilda pâlit subitement. Elle venait de se remémorer les conseils de Proposer qui, justement, lui déconseillait vivement de sauter dans le premier taxi venu!

Sondage

Dans ce fameux taxi:
  • tout va bien se passer, il est honnête. 54%, 7 votes
    7 votes 54%
    7 votes - 54% de tous les votes
  • c'est la cata, il va l'arnaquer... 46%, 6 votes
    6 votes 46%
    6 votes - 46% de tous les votes
Nombre de votes: 13
mars 22, 2019 - mars 24, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji Notre arrivée à nous

Oh là là, ce que nous avons pu redouter notre arrivée à Bogota, pas tant pour des questions sécuritaires, mais bien plus pour des questions logistiques! Imaginez la scène: deux adultes se devant de transporter deux enfants en bas âge morts de fatigue et quatorze valises… Il y a un très sérieux problème de bras à disposition, vous en conviendrez. A tel point que mon mari et moi avons très sérieusement prié pour que des valises se perdent entre Genève et Bogota! C’était toujours ça de moins à transporter.

Des porteurs à la rescousse

Rechargés à bloc, tirant notre marmaille sagement assise sur leur valise respective (Dieu bénisse l’inventeur de la Trunki), Cédric et moi-même avons marché d’un pas décidé en direction des tapis à bagages. De toutes façons, nous n’avions pas le choix, il nous fallait bien affronter cette dernière petite épreuve avant de pouvoir nous couler dans les draps de notre nouveau chez nous.

Alors que nous nous approchions des fameux tapis, telle une apparition divine, une nuée de porteurs s’est approchée de nous. Je pense qu’ils ont du voir le soulagement ramollir tous nos muscles et un sourire niais s’accaparer notre visage.

Bagages perdus: zéro, bagages portés: toujours zéro

Nous n’avions plus qu’à attendre que nos bagages arrivent! En priant cette fois-ci pour qu’aucun ne se soient finalement perdus. Et croyez-le ou non, non seulement nos quatorze bagages sont arrivés, mais ils sont sortis en premiers de l’avion et presque les uns après les autres. La grande classe!

Quand Mathilda trouve son El Dorado

Quand Mathilda trouve son El Dorado

  • Señora, señora.
  • Señora, despiertese!
  • Señora, hemos llegado a Bogota!

Mathilda ouvrit un œil. Difficilement. Puis le referma. Le mal de tête qui la terrassait l’empêchait de réfléchir correctement. Elle était dans l’incapacité totale d’émerger de son sommeil, mais sentait sur son épaule une main douce et ferme à la fois, qui la secouait gentiment. Je suis où là, se demandait-elle.

Consciente qu’il fallait qu’elle réagisse, Mathilda finit par ouvrir les yeux. La lumière crue de la cabine l’agressait. Elle regardait autour d’elle. Totalement perdue… L’hôtesse de l’air lui souriait gentiment.

  • Señora, bienvenida a Bogota!
  • Quelle heure est-il? On est où?
  • Sumercé, tiene que salir del avión por favor.

Amnésie partielle

Mathilda se redressa sur son siège. Elle avait mal au dos, mal à la nuque et mal à la tête. Glups… Et quel horrible goût elle avait dans la bouche… Elle avait envie de vomir. Son regard se posa enfin sur le Guide du Routard qui était rangé dans la pochette du siège devant elle. Putain, qu’elle conne… Je suis à Bogota… En une fraction de seconde, elle émergea du brouillard et les souvenirs commencèrent à affluer, fragmentés. Elle se souvenait avoir pris un premier apéro lors du vol Genève-Madrid. Puis un deuxième, tout en poursuivant la lecture du guide. Arrivée à Madrid. Elle avait couru pour attraper sa correspondance. A peine s’était-elle assise à sa place que les hôtesses fermaient les portes de l’avion…

On lui avait à nouveau proposé un apéritif… Elle s’était dit qu’un petit verre pour accompagner la lecture du mail de Prosper lui ferait du bien. Elle se souvenait que le cocktail était bien tassé et qu’elle avait eu de la peine à le finir… Elle avait ensuite commencé à passer en revue les fameux conseils dispensés par son contact colombien, qui ne lui semblaient alors plus si angoissants. L’alcool a cette incroyable vertu: il transforme le tragique en farce!

Trop de précautions tue la précaution

Chère Mathilda,

Je fais suite au courriel que vous m’avez envoyé et vous en remercie. Je me réjouis de vous rencontrer très prochainement à Bogota. Concernant votre question sur les appartements: je vous conseille de vous loger proche de nos bureaux, c’est-à-dire dans les quartiers de Chapinero, Quinta Camacho ou Emaus. Ces quartiers sont très sûrs. Emaus est très résidentiel, Chapinero plus vivant et Quita Camacho plus dédié aux bureaux. Pour information, les bureaux du journal se situent à la calle 71# 12-25.

Je me dois cependant de vous adresser ici quelques conseils sécuritaires que vous devrez suivre en tout temps. Je vous liste ci-dessous les points les plus importants:

  • Fondez-vous un maximum dans le paysage.
  • Ne prenez jamais de taxi dans la rue et verrouillez toujours portes et fenêtres.
  • Ne laissez personne s’approcher de vous dans la rue, et surtout pas vous toucher.
  • Si quelqu’un s’approche de vous en vous demandant un conseil, notamment avec un plan à la main, fuyez.
  • Ne parlez pas à des inconnus.
  • Changez d’itinéraire à chaque fois que vous sortez ou que vous rentrez chez vous.
  • Ne vous mélangez pas à la foule.
  • Si on vous braque, ne résistez pas et donnez tout votre argent.
  • Ne téléphonez pas dans la rue. Ne sortez même pas votre téléphone de votre sac.
  • Il existe une drogue qui s’appelle la scopolamine. Une fois administrée, la victime perd toute volonté. Ne laissez jamais votre verre sans surveillance.
  • Gardez quelques billets dans votre poche arrière pour pouvoir les donner rapidement si quelqu’un vous braque avec un couteau.
  • Ne marchez jamais seule le soir dans la rue.

Si vous suivez ces quelques points, il ne devrait rien vous arriver de grave!

Je reste à votre disposition pour tout complément et au plaisir de vous rencontrer dans quelques jours.

Proposer

Des larmes au rire

Qu’est-ce que Mathilda avait pu rire en s’imaginant se fondre dans le paysage colombien, elle, rousse à la peau diaphane. Elle se réjouissait de voir la tête que ferait Prosper en la voyant débarquer au journal! Ne pas parler à des inconnus lui paraissaient également un conseil fort avisé, alors qu’elle arrivait dans une ville où justement, personne ne lui était connu. Sans parler du commentaire relatif aux différentes routes qu’elle devrait emprunter pour sortir et rentrer de chez elle. Elle se dit qu’avant d’avoir ce genre de préoccupations, il lui faudrait déjà trouver un logement! Cette dernière réflexion l’acheva littéralement! Mathilda riait, secouée par l’hilarité que lui procurait ce futur prophétisé.

Après ça? Plus aucun souvenir… Le néant! Elle avait peut-être pris encore un verre, qui sait? Elle avait peut-être simplement sombré dans un sommeil éthylique… Une certitude cependant: elle avait une terrible gueule de bois!

Sondage

Une fois sortie de l'aéroport, Mathilda
  • prend un taxi dans la rue? 74%, 17 votes
    17 votes 74%
    17 votes - 74% de tous les votes
  • suit les conseils de Prosper et ne prend pas de taxi dans la rue? 26%, 6 votes
    6 votes 26%
    6 votes - 26% de tous les votes
Nombre de votes: 23
mars 19, 2019 - mars 21, 2019
Vote clos
 

Stephanie Vidonne Emoji Notre Proposer à nous

A quel point ai-je exagéré les conseils sécuritaires que nous avons reçus en arrivant ici, vous demandez-vous peut-être. Je ne vais pas répondre de façon formelle à cette question. Je me limiterai à vous dire que nous avons bel et bien reçu la visite d’un conseiller en sécurité de l’ONU, qui s’appelle d’ailleurs effectivement Prosper. Je vous dirai également que son boulot, c’est de nous préparer au pire et de nous effrayez. Je ne doute pas qu’il se dise: allez, je mets le paquet, comme ça, je suis sûr qu’ils ne feront rien d’inconsidéré. Sachez simplement que sur moi, ce genre de mesures fonctionne au-delà de toute attente. A tel point qu’après sa visite, j’ai refusé de laisser mes enfants jouer au parc, craignant tout et son contraire!

Relativiser

Puis, j’ai relativisé, j’ai discuté avec mon mari, j’ai discuté avec des colombiens… Et j’ai compris à quel point Prosper exagère! Certes, comme on dit ici, « no dé papaya ». Il ne faut pas tenter le diable, il ne faut pas susciter l’envie et il ne faut pas se balader n’importe où. Il faut simplement faire attention et faire preuve de bon sens. Je ne téléphone pas dans la rue, je ne hèle jamais de taxi, je ne me balade pas dans les mauvais quartiers, j’évite tout signe ostentatoire de richesse et je ne quitte jamais, jamais, jamais des yeux mes enfants. Mais ça, c’est toujours le cas… Rien à voir avec Bogota.

Est-ce que vivre à Bogota comporte des risques? Bien sûr, comme n’importe quelle grande ville. Mais malgré cela, je discute avec des inconnus, j’emprunte toujours le même itinéraire quand je rentre et je sors de chez moi et nous n’hésitons pas à nous rendre sur la petite place devant chez nous pour écouter un concert ou visiter le marché. C’est aussi ça, découvrir un pays, non?

Et du côté de Lila ?

Je vous parle beaucoup de Bogota mais n’ai pas encore abordé ici le sujet « Lila ». Le temps est venu de me rattraper.

Tout d’abord, suite à un échange avec une blogueuse littéraire qui a adoré les aventures de Lila, une nouvelle promotion a été mise en place. Quelque soit votre pays de résidence, bénéficiez de frais de port gratuits en utilisant le code mesjolisbouqins (qui est le nom de compte Instagram de la blogueuse en question). N’hésitez pas à partager cette promotion autour de vous!

Ensuite, grace au travail effectué par le passé et à mon assiduité à créer un lien fort avec mes lecteurs, je continue de recevoir des messages post-lecture. Des messages, pour la plupart encourageants, qui me donnent l’envie de poursuivre dans ma lancée! D’ailleurs, petit secret entre vous et moi, j’ai commencé la rédaction d’un prochain roman!

L’aventure de Mathilda dans la presse

Si vous n’habitez pas Genève, peut-être n’avez-vous pas eu l’occasion de découvrir le superbe article paru dans la Tribune de Genève au sujet de Mathilda.