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Elle allait partir, c’était sûr! Partir où? Partir comment? Peu l’importait dans l’immédiat. Mais elle voulait partir. Ce n’était pas une fuite. Ce n’était pas un abandon. C’était simplement l’envie de la découverte et de la nouveauté. L’envie de quitter le confort de son quotidien. L’envie de repartir de zéro… et de se réinventer…

(Non, ça, ce n’est pas Mathilda… Ca, c’est Nellie Bly, pionnière du journalisme d’information, ayant fait des infiltrations sa spécialité! Une sacrée nana quoi!)

Mathilda était une jeune journaliste de 28 ans, célibataire, sans attaches particulières. Bien sûr, elle aimait sa famille, elle aimait ses amis, elle aimait Genève. Mais elle sentait qu’il était temps pour elle de sortir de sa zone de confort, de découvrir une nouvelle vie, de se donner les moyens de devenir quelqu’un. Elle souhaitait s’affranchir de cette routine castratrice qu’elle s’était elle-même façonnée. Car si elle ne savait pas encore où son envie d’expatriation allait la mener, elle savait ce qu’impliquait de partir s’installer dans un pays inconnu, loin des siens. Elle ne connaîtrait ni la ville, ni ses habitants. Elle ne connaîtrait ni ses voisins, ni ses collègues. Tout serait à faire.

Cette réalité la rendait aussi euphorique que mal à l’aise… L’idée de devoir reconstruire une vie qui pourtant n’était pas en ruines était grisante, évidemment, mais aussi terrifiante que cette page blanche qui aspire tel un vortex avide l’écrivain en mal d’inspiration.

De Mathilda à Nellie Bly

Mathilda était donc allé voir sa cheffe, Céline. Elle avait sollicité un entretien en bonne et due forme pour lui faire part de ses envies de changements, tant professionnels que privés. Le journal tenant une rubrique « monde » très appréciée des lecteurs, elle espérait que son souhait serait exhaussé.

  • Es-tu certaine que c’est ce que tu veux, Mathilda, avait alors demandé Céline, perplexe.
  • Oui, je suis sûre de moi!
  • Puis-je me permettre d’être directe? Nous nous connaissons maintenant depuis trois ans et je te considère comme une amie…
  • Moi aussi!
  • Très bien. Alors laisse-moi te poser une question: es-tu coutumière des voyages?
  • Euh… Oui… Je pars souvent à la mer en été et je fais beaucoup de randonnées en montagne.
  • Ce n’est pas de ce genre de voyages dont je te parle, Mathilda. Je te parle de périples, d’expéditions sac au dos, d’explorations!
  • J’ai fait quelques petits voyages avec un sac à dos… Parfois…
  • Les courses d’école ne comptent pas!
  • Ah… Alors non…
  • Mathilda, tu comprendras que je ne peux décemment pas t’envoyer sur le terrain! Pas avec ton background!
  • S’il te plaît Céline… Donne-moi une chance… Je sais que mon CV ne fait pas rêver, je sais que je ressemble trop à… à… Laura Ingalls… Mais je sais aussi que je peux me dépasser. Ne te laisse pas influencer par mon apparence!
  • Ce n’est pas que l’apparence qui m’influence, c’est le tout.
  • Donne-moi une chance…

Bogota!

Céline semblait dubitative. Mathilda? Sur le terrain? Elle allait se faire bouffer… Si elle ne rentrait pas après la première petite tourista. Elle la regardait, ses grands yeux verts implorant, sa peau diaphane et ses cheveux blond vénitien. Une très jolie fille… Très sage… Très propre… Trop sage et trop propre en fait. Le plus doux souffle de bise semblait pouvoir la déraciner, cette petite… Mais qui sait? Peut-être qu’elle avait raison après tout. Peut-être qu’il fallait lui donner sa chance. Peut-être que le terrain lui permettrait de se réaliser en tant que journaliste et en tant que femme. Sauf si cette expérience la détruisait totalement, ce qui n’était pas exclu…

Silence, long silence. Céline réfléchissait, pesant le pour et le contre. Mathilda, elle, priait.

  • Tu es sûre de toi?
  • Oui!
  • Car si je t’assigne la mission, il n’y a pas de possibilité de retour en arrière.
  • Pas de problème.
  • Tu ne pourras pas rentrer au bout de deux jours sans te faire virer du journal.
  • Je sais.
  • Tu parles Espagnol, n’est-ce pas?
  • Plus ou moins…
  • Plus ou moins comment?
  • Plus ou moins bien…
  • Ok… Fais tes valises, tu pars à Bogota dans trois jours.

Sondage

A l'annonce de la destination, Mathilda:
  • Se la joue easy-busy-crazy, même pas peur? 63%, 22 votes
    22 votes 63%
    22 votes - 63% de tous les votes
  • Angoisse? 37%, 13 votes
    13 votes 37%
    13 votes - 37% de tous les votes
Nombre de votes: 35
février 27, 2019 - mars 4, 2019
Vote clos

Stephanie Vidonne Emoji  Peur ou pas peur avant de partir?

Comme promis, je vous parle un petit peu de moi, cachée derrière mon écran d’ordinateur! Vous vous souvenez, ces parties sont reconnaissables grâce à ce petit icône qui me ressemble.

Alors, peur ou pas peur avant de nous expatrier? Et bien, pas peur. Pas peur du tout! Ou presque… Comme je vous l’avouais dans mon premier post, nous avons ce petit brin de folie qui nous pousse à nous lancer dans de nouveaux projets, non pas la tête baissée, mais la tête dans les nuages, si heureux de la chance que nous avons!

Si nous considérons les différents aspects du voyage à proprement parler, la sécurité sanitaire ainsi que l’intégrité physique de nos enfants étant pour nous la condition sine qua non à toute nouvelle aventure, nous ne nous posons pas toutes ces questions qui pourraient nous faire rester à Genève. Mais si c’est mieux ici? Mais si j’aime pas la ville? Mais si les gens là-bas ne sont pas sympa? Mais si je tombe malade? Car la meilleure façon de savoir comment c’est « là-bas », c’est justement d’y aller!

Et la famille ? Et les amis ?

Bien évidemment, nous avons un énorme pincement au cœur avant de partir, les yeux emplis de larmes à l’idée que nous ne reverrons pas toutes ces personnes qui comptent pour nous. Et pour être totalement honnête avec vous, vous me manquez bien plus que lors de notre voyage au Sénégal. Le vide est plus important, le manque presque impérieux. Presque… Mais tant nos amis que notre famille nous connaissent et savent que Cédric et moi aimons voyager, partir à l’aventure et découvrir. Ils nous aimaient ainsi et c’est aussi pour ça qu’on les aime tant!

Peur ou pas peur sur place?

Alors ça, c’est une autre histoire! Arriver en terre inconnue, pour la mère poule que je suis, c’est savoir que je vais devoir redoubler de vigilance! Et pour ceux qui me connaissent et qui savent à quel point je couve mes enfants, ce n’est pas peu dire! Vous l’aurez donc compris, si je n’ai pas souvent peur pour moi sur place, j’ai tout le temps peur pour mes enfants. Mais ça, c’était déjà le cas alors que nous habitions Onex-village!

Je vous parlerai plus longuement de mes peurs sur place, quand le temps sera venu! En attendant…

…que la vayan bien y que disfruten del fin de semana, amigos!

11 Commentaires

  1. Rose

    J’adoRe… hâte de découvrir la suite…

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    • Melusine

      Ne pas être angoissée de tout chambouler avec des enfants en bas-âge serait de l’inconscience. Mais on ne vit qu’une fois et le temps à disposition est court, très court, alors mieux vaut risquer que regretter.
      La vie dans son cocon n’est pas non plus un long fleuve tranquille, bien au contraire, alors choisir l’evasion pourquoi pas, cela fait montre d’un caractère prêt à tout, bon vent,
      Mélusine

      Réponse
      • Stéphanie Vidonne

        Je suis bien d’accord avec vous ! Bienvenue sur mon blog, Mélusine ! Et au plaisir de découvrir vos prochains commentaires 😊

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    • Isabelle

      Topissime…et de gros bisous

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    • Louloul

      Allez de l avant …. réaliser ses envies et ses rêves … ne jamais rien regretter de ce qui a été fait .. c est super important dans la vie et je ne peux que te tirer mon chapeau Stephanie ,

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  2. Laura

    Laura Ingalls???
    Je me sens flatté Steph 😊😝

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  3. Olivier

    Cette Chouchou, sur cette table, elle se sent en toute sécurité car ses parents sont en totale confiance

    Réponse
    • Stéphanie Vidonne

      Je ne dirais pas en totale confiance 😉 En tous cas, ce n’était pas le même confiance que chez vous, ça, c’est sûr!

      Réponse

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