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Enfer et damnation! Mais où est donc passé le bon vieux secret bancaire? Celui auquel les Suisses tenaient tant? Et ben je peux vous dire qu’il n’est pas à Bogota. Retour sur une mésaventure typiquement colombienne.

Ouverture d’un compte en banque

Comme beaucoup de gens autour de cette terre, nous avons eu à ouvrir un compte en banque. Peut-être vous souvenez-vous à quel point obtenir une ligne internet est compliqué? Je vous laisse donc imaginer les tracasseries auxquelles nous aurions dû faire face pour ouvrir un compte. Oui, oui, j’ai bien dit «aurions».

L’unité colombienne du HCR accueillant toujours plus d’expatriés, crise vénézuélienne oblige, le bureau de mon mari a eu la bonne idée de travailler avec une banque. Cela dans l’objectif de faciliter les démarches de leurs employés.

Réunion de groupe

Une agente habituée du « cas » étranger est donc mandatée par le HCR afin de nous permettre de remplir les différents documents nécessaires à l’ouverture d’un compte. Bien sûr, son temps étant précieux, elle décide de fusionner les rendez-vous! Attendez, Jessica va ouvrir un compte en même temps que vous!

Secret : 0, divulgation : 1

Mon mari, Jessica et moi-même nous sommes donc retrouvés en même temps face à la gentille petite dame. Une petite dame qui ne se rend absolument pas compte que pour nous, Européens, il est totalement inconcevable de discuter salaires, cartes de crédit ou cartes de débit face à un autre client de la banque. Nous nous sommes donc tous regardés, un petit peu gênés. Nous nous sommes demandés en français: non, mais on va vraiment faire ça en groupe? Et nous avons rapidement compris que le secret bancaire est une notion toute relative en Colombie.

Femme dépendante

Alors là, c’était le pompon du pompon. La claque misogyne infligée par une autre femme. La réalité du peu de cas qu’est fait de «la femme d’expat ». Vous savez? Cette godiche dont la vacuité de la vie la pousse à suivre bêtement son mari à l’étranger, tel un petit toutou docile qui préfère aller chez le toiletteur plutôt que de travailler.

Qu’elle ait une vie intellectuelle épanouie, qu’elle s’occupe avec dévotion de sa famille ou qu’elle cherche activement un emploi n’est pas une constituante valable de cette typologie d’être humain. Je ne suis, aux yeux de la banquière (et du HCR soit dit en passant), qu’une femme dépendante.

Un plafond ?

C’est tout juste si j’ai un nom en réalité. Et pour pousser l’humiliation un petit peu plus loin, voilà la question qu’elle a posé à Cédric, face à cette fameuse Jessica. Et face à moi…

  • La banquière à mon mari (en Espagnol): souhaitez-vous plafonner les montants que votre femme peut dépenser?
  • Moi à la banquière (en Espagnol): je vous demande pardon?
  • Re la banquière à mon mari (en Espagnol): souhaitez-vous limiter les dépenses de votre femme?
  • Moi à mon mari (en Français): nan mais elle se rend compte que je suis assise là en face d’elle?
  • Moi à la banquière (en Espagnol): non, il ne va pas me mettre de plafond.

Mon mari a trouvé cette scène à mourir de rire. Je dois avouer qu’elle m’a fait rire jaune.

Fais péter la carte baby

Eh ouais! J’ai pas de plafond!

Je peux donc aller chez le toiletteur toutes les semaines si je veux! Et bim dans ta face, la banquière.

4 Commentaires

  1. VinChe

    Putain, je lui aurais fais un German suplex depuis son propre bureau à la banquière de troisième zone… fait faire remonter l’information que cette personne ne sait pas s’y prendre avec les expatriés!

    Réponse
  2. Cecilia

    Tu débarques pour la grève le 14? Ça parle un peu de la marche mondiale à Bogota? Alors ce qui est drôle c’est que ma mère uruguayenne et notaire a vécu une scène tout aussi mythique à Genève ve il y a 35 ans! Mon père était en mission et elle s’est retrouvée chez un notaire genevois qui n’a pas voulu lui faire signer un acte de vente car mon père n’était pas là !
    Ma mère ne comprenait pas!!!! Mais en tous les cas, ce petit notaire a perdu une vente!

    Réponse
    • Stéphanie Vidonne

      Ah ah ah Bogota comme chez nous il y a 35 ans… Ca veut tout dire! Et donc tu imagines la marche mondiale ce qu’ils en pensent ici… Pas grand chose!

      Réponse

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