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Mathilda raccrocha le téléphone. Passablement énervée contre elle-même. Comment avait-elle pu être aussi stupide en montant dans le premier taxi venu? Alors même que Prosper l’avait mise en garde face au danger que représente pareille conduite! Mais quelle conne! C’est pas possible, mais c’est pas possible!

Ce n’est pas dramatique

Mathilda s’assit sur son matelas, dépitée. Elle ne pouvait pas dire que son séjour commençait sous les meilleurs auspices. 

Elle dormait dans une chambre pourrie, elle s’était fait pirater sa carte de crédit, elle n’avait toujours pas son sac et elle pétait de froid dans cet appartement. Bien que son interlocuteur suisse l’avait immédiatement rassurée, lui indiquant que sa carte allait être bloquée et qu’il lui suffisait de contester les achats effectués frauduleusement, Mathilda broyait du noir. Au point qu’elle avait envie de sauter dans un avion pour rentrer chez elle, à Genève.

Faut ranger ma cocotte

Evidemment, avant de fantasmer sur un éventuel retour en Suisse, il lui faudrait réparer ses bêtises! Par cela, entendez: ranger les affaires de peinture de Ricardo qu’elle avait laissé éparpillées sur le sol de sa chambre. Elle se leva donc, lasse, et se rendit dans l’antre du propriétaire. Si elle avait pu trouver ses fouilles éminemment passionnantes quelques minutes auparavant, elle jugeait à présent son comportement totalement pathétique et puéril. Allez, je range tout ça et je me casse ! se dit-elle.

Elle replaça, pêle-mêle, pinceaux, tubes de couleur, palette, crayons, gommes, règles, papier et croquis dans le tiroir qu’elle essaya ensuite de glisser dans le meuble. Mais il coinçait… Evidemment! Elle avait dû tirer de toutes ses forces pour réussir à l’ouvrir, il était donc logique d’éprouver de la difficulté à le remettre à sa place!

Necessitas ayuda?

Mathilda appuya de tout son poids sur le tiroir, essaya de le faire coulisser en douceur, le pencha dans un sens, puis dans un autre, elle le secoua gentiment de droite et de gauche. Mais rien n’y faisait… Ce satané tiroir ne voulait pas se refermer. La jeune femme était tellement affairée qu’elle n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir puis se refermer. Elle n’entendit pas non plus le jeu de clés qui était nonchalamment balancé dans un pot ni-même les bruits de pas qui s’approchaient de la chambre de Ricardo.

  • Necessitas ayuda?

Mathilda sursauta violemment, manquant de laisser s’échapper une nouvelle fois le contenu dudit tiroir. Elle se retourna brusquement et se retrouva nez-à-nez avec une petite jeune femme, aux traits asiatiques, qui la regardait, amusée.

  • Quieres que te ayude?
  • Euh… Non, merci. Je veux dire; no, gracias.
  • Ah, tu parles Français?
  • Oui…
  • Tu es la nouvelle colocataire?
  • Euh… Oui…
  • Enchantée, moi c’est Chen. Bienvenue!
  • Merci…

T’es pas la première!

Mathilda était terriblement gênée, ainsi prise la main dans le sac. Elle restait immobile face à la jeune femme, ne sachant ni quoi faire, ni que dire pour expliquer le dramatique spectacle qu’elle offrait.

  • Je… Je suis désolée, dit-elle finalement.
  • Pourquoi?
  • Pour ça, dit-elle en indiquant le tiroir du bout du menton.
  • T’inquiète pas, t’es pas la première à fouiller dans les affaires de Ricardo. Et tu seras pas la dernière. Par contre, t’es peut-être la rapide. Wahou, ça fait à peine quelques heures que tu es là que déjà, tu succombes à la tentation! Chen éclata de rire.
  • Oui… Je sais… C’est pathétique.
  • Bah, pas tant que ça. Si Ricardo ne voulait pas qu’on fouille dans ses affaires, il lui suffirait d’être moins énigmatique, tu crois pas? Tu as déjeuné?

Le changement de sujet laissa Mathilda interdite quelques instants.

  • Euh… Non, pas encore…
  • Alors viens, je t’emmène boire un vrai café.
  • Ok, volontiers. Mais je fais quoi de ça, demanda Mathilda faisant référence au tiroir.
  • Pose le parterre. Il est impossible à remettre. Je dirais à Ricardo que j’avais besoin d’un crayon et que je me suis servie… Il est cool, il ne dira rien.

Mathilda a donc rencontré Chen. Vont-elle bien s'entendre?
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avril 12, 2019 - avril 15, 2019
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Stephanie Vidonne Emoji

Voilà donc la partie nous concernant que je souhaitais partager avec vous précédemment, avant de découvrir ma première véritable bad review et avant de sombrer dans la déprime la plus totale. Mais je vous rassure, si j’ai beaucoup pleuré (oui, vraiment beaucoup, au point que mon mari me regardait, impuissant et attristé), j’ai fini par sécher mes larmes et remonter à la surface. Regonflée à bloc par les dizaines de témoignages de sympathie et d’encouragement reçus, que ce soit sur ce site, pas messages, par mails, sur Facebook ou encore Instagram.

Je reste aujourd’hui encore touchée au plus profond de mon être par votre gentillesse à mon égard et par votre foi en mes compétences et en mon travail. Vous croyez en moi, et je vous prouverai que vous avez bien raison de le faire!

Bien cela étant dit, place aux réjouissances!

Vamos chicos, bailen!

La semaine passée, Cédric et moi avons donc étrenné la piste de notre école. Ce fut également mes premiers pas de danse dans mon fitness, qui propose des cours de « danse-cardio ». Si notre cours de salsa sociale (c’est-à-dire la danse pratiquée en boîte de nuit) fut couronné de succès, ma prestation au fitness fut de l’ordre du pathétique. Quel moment de solitude j’ai vécu… Moment que je vais bien évidemment partager avec vous!

30 colombiens de vingt ans… et moi…

Je me suis donc rendue dans mon fitness prête à me déhancher et à transpirer. J’ai quelques notions de danse et un excellent sens du rythme, je ne devais donc pas rencontrer de difficultés majeures (si ce n’est celles dues à mon âge… Je suis la mamy du groupe…). Mais c’était sans compter ma localisation géographique actuelle… Vous vous en doutez, je me suis payée la honte! Totale!

Laissez-moi donc vous décrire la scène: la coach lance la musique, nous encourage à la suivre pour quelques petits pas d’échauffement (jusque-là, tout va bien) puis crie un vamos chicos, bailen! Et c’est à ce moment-là que tout a commencé à franchement foirer pour moi… Les chorégraphies entraînantes se sont enchaînées au rythme effrénée de la salsa colombienne, sans que je ne pige rien aux pas que je devais faire! Combien de fois me suis-je retrouvée face à tous les sportifs qui effectuaient, sychro, « una vuelta » alors que je demeurais bêtement sur place.

La place du cancre

Mais l’histoire ne s’arrête pas là! Oh non! Evidemment, vous vous en doutez, je me suis mise tout derrière… Quelle idée de merde… Pourquoi? Parce que la salle est découpée en deux: face à moi la partie danse, dos à moi, les tapis de courses et autres engins de torture. Un lieu de passage, en somme, pour une partie des utilisateurs du fitness. Jusque-là, pas de quoi fouettez un chat, je vous le concède. Maintenant, si je vous dis que l’un des mouvements les plus pratiqués pendant le cours est celui-là:

Oui, oui, j’ai donc essayé de secouer mes fesses en sachant que j’offrais un pathétique et très gênant spectacle à toutes les personnes situées dos à moi. La honte!

Mais vous savez quoi? J’ai ri (vive l’autodérision), j’ai transpiré comme jamais, et mercredi, j’y retourne! Mais je changerai de place…

2 Commentaires

  1. Carotte

    Bravo car à voir cela à l’air facile mais je suis sûre que c’est pas évident !

    Réponse

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