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Mathilda dormit comme un loir, d’un sommeil profond et réparateur. Lorsqu’elle ouvrit finalement un œil et qu’elle regarda sa montre, elle fut étonnée de ne pas s’être réveillée avant. Elle avait supposé que, le décalage horaire aidant, ses paupières se seraient spontanément ouvertes aux aurores. Mais il était déjà neuf heures ! Elle s’habilla rapidement et sortit de sa chambre aussi discrètement que possible.

Elle se demandait si ses nouveaux colocataires et Ricardo étaient déjà partis ou si elle risquait de tomber nez à nez avec eux!

Un verdadero cafe de Colombia

Alors qu’elle progressait lentement dans le salon, une délicieuse odeur de café vint chatouiller ses narines. Mathilda adorait son café du matin. Il lui était presque inconcevable de quitter son domicile sans avoir auparavant englouti un espresso bien corsé, de celui qui vous brusque les papilles.

C’est d’ailleurs un des points qui l’avait réjouie lorsque Céline, sa cheffe, lui avait proposé de partir en Colombie: elle ne doutait pas que sa boisson matinale préférée y serait exquise.

Quand Ricardo remplace George

D’un pas feutré, timide, elle pénétra la cuisine. La pièce était vide, presque silencieuse. Seul glougloutait un café dans une de ces machines à café américaines. C’est une blague, se dit Mathilda en comprenant que Ricardo buvait un Americano en lieu et place d’un vrai café! Elle qui vouait un véritable culte à George et son Nespresso ne comprenait pas comment on pouvait se délecter de ces fameux jus de chaussettes américains.

Perdue dans ses pensées, elle n’entendit pas son hôte entrer dans la pièce.

  • Hola mi amor, que mas, s’enquit-il en lui plantant un baiser sur la joue.
  • Hola… Bien… Y tu, lui répondit-elle gênée.
  • Aqui, toma un cafe.

Il lui servit alors une grande tasse de café fumant, beaucoup trop clair à son goût.

  • Gracias… Muchas gracias Ricardo. Que rico, un café por la mañana…

Polie, elle le remercia et avala une première gorgée de ce qu’elle qualifiait d’hérésie gustative totale. Une gorgée qu’elle aurait voulu recracher immédiatement…

Où sont les autres

Ricardo se servit lui aussi une tasse de café. A la différence de Mathilda, il semblait véritablement apprécier son breuvage… Chacun ses goûts, n’est-ce pas?

La journaliste profita de ce petit déjeuner commun impromptu pour poser quelques questions à son hôte. Des questions qui restèrent toutes sans réponses précises. Elle savait que Ricardo avait un travail mais ne savait pas lequel. Elle savait que ses colocataires étaient toutes des femmes. Elle avait finalement cru comprendre qu’elle pourrait peut-être lui être utile pour un prochain projet. Mais il n’avait pas pris la peine du lui détailler ledit projet… Devant l’air sensiblement inquiet de Mathilda, Ricardo se hâta de rajouter :

  • Tranqui’, no es nada ilegal, o sexual! Te lo prometo. Bueno, tengo una sita! Nos vemos! Ciao mi vida.

C’est ainsi que Mathilda se retrouva seule dans une cuisine emplie de questions et de doutes. Et alors qu’elle s’apprétait à vider sa tasse dans l’évier, elle vit la tête de Ricardo apparaître à l’entrée de la pièce. Il lui sourit et lui lança un jeu de clés.

  • Toma !

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Mathilda oublie d'aller chercher son bagage à l'aéroport car
  • elle fouille tout l'appartement de Ricardo? 75%, 9 votes
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  • elle est trop pressée de commencer sa mission? 25%, 3 votes
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avril 1, 2019 - avril 4, 2019
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Stephanie Vidonne Emoji Merci

Avant de faire le petit parallèle entre l’histoire de Mathilda et la mienne, je tenais à remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de me laisser un commentaire, que ce soit sur ce site, sur Instragam ou sur Facebook. Vous m’avez donné plein d’idées originales, plus ou moins horribles pour cette pauvre Mathilda (j’en ai maintenant l’absolue certitude: vous lui en voulez! Ou peut-être utilisez-vous ce blog comme catharsis?)

Quoi qu’il en soit, je ne vais pas toutes les garder, mais je suis sûre que vous en retrouverez certaines à la lecture des prochains chapitres (et peut-être même déjà dans celui-ci). Alors merci de votre fidélité et de votre implication!

Mi vidaaaaa, mi amooooooor

Tout comme Mathilda, vous restez peut-être perplexe face au vocabulaire usité par Ricardo et face à son comportement très amical. Ne soyez pourtant pas étonnés, il n’est pas inhabituel ici qu’un chauffeur de taxi vous salue en vous gratifiant d’un Hola mi amor. Personnellement, j’adore! Et je suis toute contente de pouvoir appeler quelque « mon petit chou » sans qu’il y ait de connotations amoureuses derrière.

On se touche, on s’enlace, on s’embrasse

Pour ce qui est des contacts physiques par contre, je dois avouer que c’est un petit peu plus compliqué pour moi. Il est coutumier ici de planter un baiser sur la joue d’une personne que vous ne connaissez pas ou encore de la prendre dans vos bras. Pas plus tard que la semaine dernière, le pédiatre de ma fille, que je n’avais encore jamais vu, m’a embrassé comme si j’étais un membre de sa famille. Cette proximité physique n’est pas du tout, mais alors pas du tout dans nos mœurs. Et les personnes qui me connaissent savent à quel point j’évite les rapprochements physiques avec des gens que je ne connais pas. Autant vous dire que si j’adore qu’on m’appelle mi vida, je déteste qu’on me papouille sans raison (ceci est mon espace, ceci est ton espace. Je n’envahis pas ton espace, tu n’envahis pas mon espace, dixit Johnny.)

Y que tal en el país de la salsa

Je vous l’accorde, ne pas aimer les contacts physiques dans le pays de la salsa, de la batchata ou de la champeta rend les sorties en boîte compliquées!

C’est pourquoi j’ai décidé que Cedric allait m’accompagner à mes prochains cours de danse! Comme ça, j’aurais mon cavalier attitré contre qui je pourrai me coller sans me sentir mal à l’aise. Et vous savez quoi? Nous ne savons pas danser mais nous avons beaucoup d’autodérision. Je sens qu’on va bien s’amuser!

N’hésitez pas à cliquer sur les liens des danses pour découvrir à quoi chaque style correspond.

2 Commentaires

  1. Carotte

    Moi le mien il a jamais voulu me suivre aux cours de salsa et tango. Profitez bien

    Réponse

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